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Les forêts malades de la canicule

Les feuillus arborent déjà des couleurs automnales en raison de la sécheresse. WSL

Brunissement des arbres et recrudescence des infestations de bostryches sont les premières séquelles de la récente vague de chaleur.

D’autres problèmes devraient se manifester ces prochaines années, comme ce fut le cas après l’été 1947.

Un paradoxe pour la saison. L’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) constate que beaucoup d’arbres présentent, dès la mi-août déjà, une physionomie toute automnale.

En fait, agressés par la chaleur, les arbres ont prématurément abandonné leur feuillage, ce qui réduit d’autant l’évaporation.

De cette façon, ils évitent certes une mort rapide. Mais, en contrepartie, ils s’exposent aux insectes nuisibles et aux maladies.

Comme en été 1947

Affaiblis, les arbres deviennent en l’occurrence une proie de premier ordre pour les bostryches.

D’après les informations fournies par le WSL, le centre et le nord du Plateau, de même que le sud des Alpes figurent parmi les zones actuellement les plus touchées par cette sorte d’insecte.

Pire, les forêts de ces régions pourraient en souffrir durant les deux à trois prochaines années. Comme ce fut d’ailleurs le cas après l’été 1947 – le plus chaud du siècle passé.

Aujourd’hui, les scientifiques notent une forte recrudescence de la variété de bostryches appelée «typographes».

Elle affecte surtout les Alpes, notamment l’ouest de l’Oberland bernois, et les Préalpes vaudoises et fribourgeoises.

Le retour du scolyte

Il faut en outre s’attendre à voir apparaître le scolyte, une autre variété de bostryches, qui s’attaque au sapin blanc.

En tout cas, en 1947, il s’était répandu massivement. Et des centaines de milliers de mètres cubes de bois avaient été ravagés.

Tout laisse à penser que les pullulations s’intensifieront à nouveau ces prochaines années, en montagne comme sur le Plateau.

Cela dit, les ingénieurs forestiers ne sont pas encore en mesure de calculer de manière précise les conséquences de la vague de chaleur qui a étouffé la Suisse cette année, de mi-juin à mi-août.

swissinfo et les agences

Certains arbres peuvent évaporer jusqu’à 800 litres d’eau par jour.
30% du territoire suisse sont constitués de forêts.
On estime à 10 millions de m3, le volume de bois de charpente produit en Suisse chaque année.
Entre 1985 et 1995, les forêts ont progressé de 477 km2.

– La chaleur et la sécheresse menacent les forêts suisses non seulement en raison du risque accru d’incendie, mais aussi en favorisant les infestations de bostryches.

– D’après les autorités, les régions les plus menacées dans les années à venir seront le Plateau, les Alpes et les Préalpes.

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