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Les groupes suisses valent aussi le Détour

C'est promis: après avoir goûté aux autres, Cali reviendra au Paléo sur la scène du Détour. Keystone

Paléo offre désormais une nouvelle scène aux musiciens suisses et aux découvertes. Opportunément baptisée le Détour, elle a pour parrain l'infatigable Cali. Mardi avant d'enflammer la Grande Scène, le chanteur pyrénéen est venu saluer la petite dernière.

Pour l’habitué du terrain de l’Asse, ce petit chapiteau rond strié de rouge et de bleu a une allure familière… Mais oui. C’est bien le FMR, qui trônait encore l’année dernière au milieu du camping, où sa taille l’autorisait à regarder les autres toiles de haut.

Aujourd’hui déplacé dans l’enceinte payante, il fait nettement plus modeste. Avec sa capacité de 500 personnes, ce sera la plus petite scène musicale de Paléo. Mais certainement pas la moins dynamique.

En cette chaude fin d’après-midi, les Genevois de Love Motel en apportent la première preuve. Avec son électro-funk zébré de beaux éclats de guitare et ses textes qui disent avec humour les petites et les grandes absurdités de la vie, ce groupe totalement décalé et totalement efficace a montré – si besoin était – que l’on doit désormais compter avec la scène locale.

Décalés également, les punks électro de Solange la Frange et électriques de Redback ont fait vibrer plus tard dans la soirée un chapiteau qui sait aussi déborder de monde quand la musique est bonne.

Cali a fait et fera le Détour

«Nous nous sommes aperçus que tant les journalistes que les professionnels du spectacle qui viennent ‘faire leur marché’ chez nous avaient de la peine à traverser la route pour aller s’intéresser à ce qui se passait au camping», note Jacques Monnier, co-programmateur de Paléo.

«Et puis, certains artistes avaient des regrets, ajoute son complice Sébastien Vuignier. Pour eux, être passé au camping, c’était un peu avoir joué à Paléo, mais sans y avoir joué ‘vraiment’».

Désormais donc, plus de jaloux. Les nuits du camping seront animées par des DJs et les musiciens auront tous leur scène dans l’enceinte du festival.

Ce qui ne peut que ravir Cali. «Quand on a joué à Paléo, on a joué à Paléo. Peu importe la scène. Car ici, les découvertes peuvent se mesurer à Ben Harper. Donc, quand on sort du Paléo, on a joué avec Ben Harper», résume le chanteur avec l’enthousiasme et la générosité qui le caractérisent.

Cali qui se dit «honoré et très fier» d’avoir été choisi comme parrain du Détour. Car avant de connaître le succès que l’on sait, il est passé lui aussi par les petites scènes du Paléo. Et il n’oublie pas la confiance qu’on lui a fait à l’époque, à lui qui «sortait de nulle part».

«Alors maintenant que j’ai fait toutes les scènes ici, je veux jouer une fois sur celle-ci, lance-t-il avec son accent rocailleux du sud-ouest de la France. Et si je ne le fais pas, qu’on me coupe les mains»… Chiche !

Success stories

Etait-ce la venue annoncée de Cali au vernissage, l’attrait de la nouveauté ou un réel intérêt pour la scène locale ? Toujours est-il que le staff du Détour n’avait jamais vu autant de journalistes autour de sa toile au temps où elle se nommait encore FMR.

Le Détour révélera-t-il un nouveau Manu Chao ? Sébastien Vuignier n’a pas oublié que la star planétaire qui sera ce 24 juillet sur la Grande Scène est venue au Paléo pour la première fois il y a 20 ans, avec Los Carayos, son groupe d’avant la Mano Negra…

Et les belles histoires de ce genre sont nombreuses. Une des dernières en date est celle du Lausannois Nicolas Michel, alias K. Remarqué il y a trois ans au Club Tent de Paléo par un programmateur français, il signe par la suite avec le label hexagonal Wagram, passe sur France Inter et revient cette année sur la Grande Scène, juste avant Etienne Daho et Vanessa Paradis.

On pourrait aussi parler des chanteuses folk Sophie Hunger et Lole, la Zurichoise et la Neuchâteloise, ou du rappeur Stress, des chanteurs Polar et Jérémie Kissling, toutes et tous désormais distribués en France, en attendant plus si le succès se confirme…

Bref, comme le résume le boss de Paléo Daniel Rosselat, aujourd’hui, quand on entend ces artistes, on n’a plus envie de dire «oui, c’est pas mal… pour des Suisses».

Des Suisses qui en passant au Détour auront de meilleures chances de se faire remarquer par les programmateurs étrangers très présents à Paléo. «C’est aussi notre travail d’offrir des ouvertures aux artistes. Et avec cette nouvelle scène, nous disposons d’un bon outil pour être plus efficaces», conclut Sébastien Vuignier.

swissinfo, Marc-André Miserez à Paléo

Mika, Justice, I’m from Barcelona, Girls in Hawaii, Goose, The Raveonettes, le Brésil au Village du Monde et au Détour, Summer went too soon, The Doodoz et Round Table Knights.

Comme cela est le cas depuis quelques années, le Paléo Festival (du 22 au 27 juillet) se joue à guichets fermés. Aucun billet n’est vendu sur place, mais les organisateurs en mettent 1000 par jour en vente le matin même, sur le site du festival (paleo.ch) et dans les points de vente ticketcorner. Ils sont disponibles à partir de neuf heures et… il n’y en a pas pour tout le monde.

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