Les hauts et les bas d'un centenaire
En cent ans d'histoire, l'ancienne régie fédérale a connu bien des soubresauts. Mais les CFF sont toujours sur les rails.
Il y a cinq ans, la Suisse célébrait les 150 ans de l'arrivée du rail sur son territoire. L'histoire des chemins de fer helvétiques est donc plus ancienne que celle des CFF.
Ce que l'on fête aujourd'hui n'est, en réalité, que la nationalisation d'un réseau déjà bien développé à la fin du dix-neuvième siècle.
«Tous contre tous et tous contre Zurich»... Telle est la devise des premières compagnies privées auxquelles le jeune Etat fédéral confie, à l'époque, la tâche de doter la Suisse d'un réseau ferroviaire.
Edifié au gré des intérêts particuliers et des opérations de spéculation, ce réseau prend très rapidement le forme d'un patchwork décousu. Où rien n'est unifié, même pas les tarifs.
Résultat: le 20 février 1898, le peuple et les cantons approuvent, à 68%, l'étatisation des lignes principales. Et le 1er janvier 1902 naissent les Chemins de fer fédéraux.
Wagons contre camions
En cent ans d'existence, la régie aura vu naître, puis croître, son principal concurrent: le trafic automobile. Et, aujourd'hui, c'est dans le domaine du transport des marchandises que la route lui cause le plus de soucis.
Dans un pays où les gens restent très attachés à leurs chemins de fer, l'avenir du trafic voyageurs semble assuré. Le problème, c'est le trafic marchandises dont le volume reste insuffisant.
Il faut que les CFF doublent le tonnage de leur fret, dans les dix ou douze prochaines années. Soit avant la mise en service des deux tunnels de base sous les Alpes.
Et, pour pouvoir atteindre cet objectif ambitueux, les Suisses n'ont pas d'autre choix que de collaborer avec leurs voisins italiens et allemands.
D'ailleurs, à l'heure où la concurrence affrête d'ores et déjà 15% des trains de marchandises qui circulent sur leur réseau, les CFF sont persuadés qu'ils ne pourront pas survivre longtemps seuls dans ce secteur.
La solution passera peut-être par des regroupements. Et, à ce titre, la fusion avortée avec le secteur marchandises des chemins de fer italiens n'aura été qu'un coup d'essai.
Marc-André Miserez

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