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Les jeunes demandent des jobs à Joseph Deiss

Le Comité contre le chômage des jeunes a été reçu par Joseph Deiss jeudi. Keystone

Le Comité contre le chômage des jeunes a remis une lettre ouverte au ministre de l’économie Joseph Deiss proposant une série de mesures concrètes.

Depuis les années 90, le taux de chômage chez les jeunes n’a cessé d’augmenter. En 2004, il a atteint 5,1%.

Près de deux ans après l’échec en votation populaire de l’initiative pour des places d’apprentissage, le Comité contre le chômage des jeunes revient à la charge.

Un pont vers le monde du travail

Pour le CSCJ, qui demande entre autres l’augmentation de 10% des places dans les écoles professionnelles, l’important est de créer des ponts entre l’école et le monde du travail. A la fin de leur formation, les jeunes devraient pouvoir continuer à travailler un an dans les entreprises qui les ont formés.

En outre, les entreprises qui ne forment plus d’apprentis – elles représentent une majorité – devraient occuper à temps partiel, pendant une année au moins, des jeunes qui ont terminé un apprentissage.

Enfin, le comité demande aussi la mise en place des mesures prévues dans la nouvelle loi sur la formation professionnelle, entrée en vigueur le 1er janvier 2004. Parmi ces mesures figure l’encouragement des réseaux d’entreprises formatrices.

51’000 jeunes sans travail

Aux dires du CSCJ, au moins 51’000 jeunes n’ont pas de travail. Selon une étude réalisée en septembre dernier dans dix cantons alémaniques, les 20-24 ans sont les plus touchés.

Depuis 1999, le chômage des jeunes n’a cessé d’augmenter en Suisse alémanique pour atteindre un record historique de 5,4% en janvier 2004.

En Suisse romande, le problème date du début des années 90 déjà et le taux de chômage est en général plus élevé d’un point par rapport à la moyenne suisse.

Sur l’ensemble de 2004, le taux du chômage des jeunes a atteint 5,1% contre 4,7% en 2003. Le bond a été extrêmement marqué depuis 2001 où le taux affichait 1,8%. En revanche, le baromètre des places d’apprentissage affichait un léger mieux à l’automne 2004.

La clé: la formation

Jeudi, le Comité contre le chômage des jeunes a transmis ses propositions et revendications au ministre suisse de l’économie Joseph Deiss. Le CSCJ a qualifié la rencontre de «fructueuse».

Pour sa part, le ministre a déclaré qu’il prenait «le problème du chômage des jeunes au sérieux». La question est d’ailleurs au programme du prochain entretien de Wateville entre le Conseil fédéral et les quatre partis gouvernementaux le 11 février.

Pour le ministre de l’économie, le problème le plus grave reste celui des jeunes sans formation. «Nous voulons nous concentrer sur ceux qui cherchent une place d’apprentissage et qui ont des lacunes à combler», a-t-il expliqué.

Concrètement, il s’agit par exemple de doubler les places disponibles dans les semestres de motivation ou les places de stage. Joseph Deiss souhaite aussi améliorer les compétences linguistiques des jeunes étrangers, particulièrement touchés par le chômage.

swissinfo et les agences

A fin décembre 2004, sur 3’946’988 personnes actives en Suisse, environ 150’000 étaient sans emploi.
Un cinquième d’entre elles, soit environ 30’000, sont des jeunes de 15 à 24 ans.
Sur quelque 555’000 jeunes actifs, 5,1% n’ont pas de travail. En 2003, le taux était de 4,7% et 1,8% en 2000.

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