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Les libéraux se rapprochent des radicaux

Le président du PLS, Claude Ruey, tire la leçon des élections fédérales. Keystone

Les 130 délégués au congrès du Parti libéral suisse (PLS) samedi à Neuchâtel ont approuvé un rapprochement avec le Parti radical.

Cette alliance privilégiée doit s’accompagner de contacts et d’apparentements avec les autres composantes de la droite.

Parmi les vaincus des élections fédérales d’octobre, le Parti libéral est le premier à procéder à son autocritique. Sa petite taille et des structures plus légères l’avantagent certes.

Mais son président Claude Ruey a relevé la bonne réaction des libéraux après le choc du 19 octobre, citant la forte participation au congrès, aux assemblées de sections ou à un questionnaire adressé à la base.

Electron libre

Pour rebondir, le PLS veut profiter de sa situation marginale. «Dégagés des contraintes du pouvoir fédéral et libres de toutes attaches particulières, les libéraux vont rechercher des moyens permettant la reconstruction de la droite de ce pays, notamment en développant l’idée d’un forum libéral suisse», affirme la résolution qui n’a récolté que sept abstentions.

Là encore, les libéraux ont fait preuve d’autocritique, retenant les remarques qui leur attribuent une communication parfois arrogante.

Sous l’impulsion du congrès, ils ont adopté une formulation plus modeste. Le projet de résolution prévoyait que les libéraux «avaient vocation à (…) reconstruire la droite».

Fédération libérale-radicale

C’est d’abord avec les radicaux, avec lesquels ils ont déjà formé le groupe parlementaire radical-libéral puisque le PLS ne dispose plus d’assez d’élus à Berne, que les libéraux veulent s’associer.

Le projet de résolution prévoyait d’ajouter «en particulier avec l’UDC». Mais sous l’impulsion du conseiller national genevois Jacques-Simon Eggly, très applaudi, le congrès y a renoncé.

Confirmant les 200 réponses apportées à un questionnaire adressé à la base du parti, le congrès a préféré la forme de la fédération à celle de la fusion.

L’alliance avec les radicaux se fera «dans le respect de l’indépendance et de l’autonomie des partis libéraux cantonaux».

Le rapprochement avec le PRD vise à créer, «à l’échelon fédéral, une fédération libérale-radicale pour renforcer globalement l’impact des positions de droite communes à ces deux partis».

Contacts imminents

Dès la semaine prochaine, les secrétariats généraux des deux partis se rencontreront à Berne pour fixer un agenda et organiser le processus de discussions, a indiqué à l’ats Sébastien Leprat, secrétaire politique du PRD.

Tout ne sera pas simple, a averti Claude Ruey. Le conseiller national vaudois faisait notamment allusion au fait que les libéraux, essentiellement romands, se sentent plus proches des radicaux alémaniques.

Améliorer le profil

Face au risque d’être phagocyté par le PRD, le conseiller national vaudois Serge Beck a insisté sur le fait que le PLS devait «garder son identité en visant la complémentarité pour mieux partager ses valeurs».

Comme l’ont montré les réponses au questionnaire, c’est sur ses thèmes de prédilection – finances, fiscalité, croissance économique – qu’il a été le plus visible.

Mais il devra améliorer sa communication et se montrer moins élitaire en tenant compte davantage des préoccupations populaires. Ces critiques se sont notamment manifestées à propos de la politique sociale ou de la santé.

Le PLS doit tenir un discours qui prenne mieux en compte les réalités sociales et ne pas se retrancher derrière la sempiternelle responsabilité individuelle.

swissinfo et les agences

Selon les 200 réponses à un questionnaire au sein du PLS, 66 % de ses membres se sont prononcés en faveur d’une fédération, contre 13 % en faveur d’une fusion.
En outre, ce questionnaire confirme les décisions du congrès: 69 % des réponses donnent la priorité à une alliance avec le PRD, 14 % avec l’UDC et 17 % à une fédération triangulaire.

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