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Les membres de l’OMC jouent la carte de la flexibilité

Pour Pascal Couchepin, les pays les plus pauvres ont tout à perdre à un échec des accords de libre-échange. Keystone Archive

A l'issue de la réunion de l'OMC organisée à Mexico, les représentants de 17 pays, dont la Suisse, ont fait preuve d'une certaine flexibilité. Ce qui fait naître l'espoir que la conférence de Doha n'aboutisse pas à un échec.

Si le ministre suisse de l’économie Pascal Couchepin partage ce sentiment, il fait néanmoins preuve d’un optimisme prudent au moment de dresser un bilan de cette réunion préparatoire. «Le bilan est positif dans la mesure où l’on a eu l’occasion de discuter entre ministres concernés sur l’issue de Doha; et le bilan est réaliste quant aux résultats qui ont été obtenus.»

Et le conseiller fédéral d’ajouter qu’il lui reste «un tout petit brin de mélancolie, parce qu’on a pas le sentiment d’avoir réussi à créer un dynamisme qui nous amène à un succès certain au Qatar.»

Progrès dans l’agriculture

Néanmoins, cette réunion aura permis d’enregistrer certains progrès. C’est notamment le cas en matière agricole où se sont réduites les fortes oppositions entre les pays membres du groupe CAIRNS et les Etats «multifonctionnalistes».

Parmi ces derniers, la Suisse qui a démontré une certaine flexibilité en matière de subventions à l’exportation. Elle se déclare disposée à les réduire, sans pour autant les annuler. Dans ce cadre, le chef du Département fédéral de l’économie se veut rassurant: «les promesses faites ne mettent pas en péril le rythme et l’importance de la réforme agricole en Suisse.»

Dans le domaine de l’environnement, de nets progrès ont été enregistrés depuis 1999. Beaucoup plus de pays sont conscients du caractère essentiel que revêt ce thème pour l’Union européenne et la Suisse. En revanche, l’Inde, qui fait figure de leader des pays du tiers-monde, reste toujours inflexible. Elle considère que l’environnement ne doit en aucun cas être pris en compte par l’OMC.

Un nécessaire libre-échange

Quant à la question de la mise en œuvre des accords commerciaux existants, elle reste un problème épineux. Pour le résoudre, il sera nécessaire de poursuivre le dialogue avec les pays en voie de développement qui ont exprimé leurs difficultés dans ce domaine.

D’ici la conférence de Doha, il reste donc aux négociateurs de nombreux obstacles à surmonter s’ils ne veulent pas enregistrer un échec semblable à celui de Seattle en 1999. Un tel échec ne signifierait certes pas la fin de la libéralisation du commerce. Mais le système multilatéral serait remplacé par des accords régionaux ou des accords bilatéraux de libre-échange.

Or pour Pascal Couchepin, un tel scénario ne resterait pas sans conséquences. «Les premières victimes à moyen terme d’un échec du système multilatéral seront les pays les plus pauvres», avertit le ministre de l’économie.

Patrick John Buffe, Mexico

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