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Les outils du marché à la rescousse de l’environnement

Pour l'OCDE, la Suisse doit enrayer la consommation de nouvelles terres agricoles. swissinfo.ch

La Suisse est à l'avant-garde mondiale en matière d'environnement, selon l'OCDE. Mais elle doit se battre pour garder son image de pays «vert et propre».

Dans son rapport, bien accueilli par le gouvernement, l’Organisation de coopération et de développement économique propose un recours accru aux instruments du marché.

La Suisse a marqué des points en matière de lutte contre la pollution de l’air et de l’eau comme de celle contre le bruit, a expliqué Lorents Lorentsen, directeur de la Direction de l’environnement de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), vendredi devant la presse à Berne.

L’organisation a remis son rapport à Moritz Leuenberger, ministre de l’Environnement. L’organisation se livre régulièrement à une expertise des politiques environnementales des pays industrialisés. Le rapport remis vendredi est le deuxième du genre pour la Suisse, le premier datant de 1998.

Carte de visite

La Suisse jouit d’une bonne image en matière écologique, a poursuivi M. Lorentsen. Les émissions de soufre et d’oxydes d’azote sont parmi les plus basses de tous les pays industrialisés. Cette image «verte et propre» lui sert aussi de carte de visite pour l’étranger, où elle vend 40% de ses produits.

Mais rester dans le peloton de tête signifie un effort permanent. L’OCDE émet donc 46 recommandations en matière de gestion durable des ressources pour rester à l’avant-garde.

La protection de l’air avec les taux importants d’ozone et de particules fines revient se placer en tête de liste des sujets de préoccupation. La Suisse doit aussi absolument instaurer une consommation durable de ses ressources naturelles, a dit M. Leuenberger, dans les secteurs concernant la biodiversité, l’eau, la consommation durable et le principe du pollueur-payeur.

Défendre la biodiversité

Ainsi, le ministère de l’Environnement (DETEC) travaille à une stratégie nationale pour enrayer la régression de la biodiversité. «Si une plante disparaît, nous ne connaissons pas l’impact sur l’ensemble de l’écosystème», a souligné M. Lorentsen. «La disparition de plantes menace aussi la recherche pharmaceutique», selon M. Leuenberger.

Dans le domaine des transports, tous les impacts dus à la voiture doivent être considérés. L’actuelle EtiquetteEnergie va être remplacée par une EtiquetteEnvironnement. Celle-ci permettra de connaître le bilan global des véhicules. Elle pourra servir de base pour prendre des mesures incitatives comme un système de bonus-malus au niveau fédéral ou d’autres mesures au niveau cantonal.

Quant au principe du pollueur-payeur, il est déjà appliqué pour l’épuration des eaux, la gestion des déchets et le transport routier des marchandises. Mais des coûts environnementaux très importants, comme la pollution provoquée par le trafic aérien, qui se chiffre en milliards de francs, ne sont toujours pas supportés par les pollueurs.

A l’image de la taxe sur le CO2 pour les combustibles qui vient d’être approuvée par le Parlement, la Suisse doit développer les instruments économiques, qui inciteraient à rationnaliser l’utilisation des ressources naturelles. Par exemple par le biais de subventions.

Limiter l’usage des ressources naturelles

La politique environnementale doit viser à améliorer le bien-être en utilisant moins de ressources naturelles. La recherche, l’aménagement du territoire, les politiques agricoles et fiscales sont concernées comme l’aide au développement.

Il s’agit aussi d’encourager le développement de solutions innovatrices dans le domaine des technologies peu polluantes. Utiliser le bois comme un matériau de construction ou transformer du matériau végétal en énergie renouvelable procureront aussi à la Suisse des avantages économiques.

La politique environnementale de la Suisse doit encore se développer au niveau international. Seules des mesures prises à l’échelle du globe peuvent éviter une surexploitation générale des ressources, peut-on lire dans le communiqué du DETEC. Les changements climatiques pourront seulement être combattus par une action concertée des Etats.

swissinfo et les agences

Ce rapport examine les progrès réalisés par la Suisse depuis le précédent Examen environnemental que lui a consacré l’OCDE en 1998, et évalue dans quelle mesure le pays a atteint ses objectifs nationaux et respecté ses engagements internationaux en matière d’environnement et de développement durable.

Le premier cycle d’Examens environnementaux des pays membres de l’OCDE a été achevé en 2000. Le second cycle met l’accent sur la gestion de l’environnement, le développement durable et les engagements internationaux.

L’OCDE appelle la Suisse à mieux gérer les «nouvelles» pollutions atmosphériques (poussières fines, ozone) et les écosystèmes liés à l’eau.
Et aussi à développer une consommation durable (espace, transports, loisirs), à réaliser les objectifs climatiques et à renforcer la dimension environnementale de l’aide au développement.
Elle doit enrayer la régression de la biodiversité et la consommation de nouvelles terres agricoles ou naturelles. Et créer de nouveaux parcs naturels.
L’OCDE préconise une réforme fiscale verte (taxation des carburants, etc) et le renforcement du principe du pollueur-payeur.

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