Des perspectives suisses en 10 langues

Les partis gouvernementaux mettent la main à la poche

Comme en 2003, des sommes importantes seront consacrées aux campagnes d'affichage. Keystone

En vue des élections fédérales d'octobre, UDC, démocrates-chrétiens, radicaux et socialistes dépenseront chacun au moins un million de francs.

Cet argent ira à la publicité, au personnel et aux sections cantonales, qui sortiront leur bourse elles-aussi. Car les résultats se feront dans les cantons.

Si les partis nationaux débourseront au moins un million de francs dans la campagne, leurs sections cantonales devraient dépenser encore plus.

Le Parti radical (PRD / droite) compte avec un budget de 1,3 million de francs, indique son secrétaire général Guido Schommer. Auquel il faut ajouter «plusieurs fois la même somme» engagée par les sections cantonales.

Les caisses cantonales bénéficieront indirectement de la manne du parti suisse. Le PRD utilise notamment cet argent pour sensibiliser les candidats au message principal du parti. Il les forme aussi à apparaître en public.

Le Parti radical suisse a engagé deux stagiaires supplémentaires. Mais la charge principale incombera aux politiques. Et avant tout aux douze membres de la présidence du parti.

Au Parti démocrate-chrétien (PDC / centre droit), le budget tourne entre 1,2 et 1,5 million de francs. Une grande partie de cet argent sera utilisée pour la publicité. Dont environ un cinquième pour des campagnes d’affichage, indique Reto Nause, secrétaire général du parti.

Au PDC toujours, les courriers publicitaires engloutiront près du tiers du budget. Une vingtaine de stagiaires engagés à 20% environ géreront la collaboration entre le parti suisse et les sections cantonales.

Dans les cantons

Au Parti socialiste (PS / gauche), dont le budget pour les élections fédérales atteint 1,2 million de francs, l’équipe de campagne comprend cinq personnes qui se partagent trois plein-temps.

Pour eux aussi, l’activité principale est au service des sections cantonales, indique Nicolas Galladé, porte-parole.

L’Union démocratique du centre (UDC / droite dure) dispose pour sa part d’un million de francs. Le parti va l’utiliser pour des thèmes nationaux d’ici à la fin des vacances d’été.

Le témoin sera alors transmis aux sections cantonales. Car le véritable combat politique se joue là, précise Roman Jäggi, secrétaire central de l’UDC.

C’est en effet chacun dans son canton que les candidats feront campagne pour un siège dans l’une ou l’autre des deux chambres du parlement fédéral.

Investir en travail

Les Verts – qui ne siègent pas au gouvernement – ne bénéficient quant à eux de presque aucun fonds au niveau national. Un budget de moins de 50’000 francs est prévu, selon la secrétaire générale adjointe Miriam Behrens.

«Mais nous investissons beaucoup en travail», relève-t-elle. Et, là aussi, ce sont les sections cantonales qui fournissent l’essentiel de la manne, entre 1 et 1,5 million, précise Miriam Behrens.

swissinfo et les agences

Les partis veulent éviter de faire les manchettes des journaux à cause de l’origine douteuse de leurs dons. La Suisse est en effet encore dépourvue de réglementation sur le financement des partis. Ils ont donc opté pour la sensibilisation de leurs sections cantonales.

Après la campagne 2003, la socialiste bâloise Anita Fetz avait été accusée d’avoir reçu des fonds d’une fondation où elle siégeait au côté du financier déchu Dieter Behring.

L’origine des dons les plus importants sera donc examinée au parti socialiste, indique son porte-parole.

A l’Union démocratique du centre, une règle précise que les sections cantonales doivent être informées des principaux dons personnels aux candidats.

Le parti radical a annoncé à ses sections qu’il leur revenait de veiller à ce que leurs candidats n’acceptent pas d’argent douteux.

Le parti démocrate-chrétien prône, lui aussi, la responsabilité des candidats et de leur section.

Les sommes consacrées en Suisse à la campagne électorale apparaissent nettement en retrait des montants colossaux dépensés lors de la présidentielle de 2004 aux Etats-Unis, par exemple.

La campagne de l’actuel président George W. Bush avait coûté quelque 345,3 millions de dollars. Celle de son opposant malheureux John Kerry 309,7 millions de dollars.

En France, pour la présidentielle qui s’annonce, les dépenses électorales sont limitées. Les plafonds atteignent 16,116 millions d’euros pour le premier tour et 21,594 millions d’euros pour le second.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision