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Les paysans suisses un peu mieux lotis

Les bons résultats des cultures fruitières ont notamment contribué à doper le revenu paysan 2000. Keystone

Surprise: le revenu paysan a augmenté de 21% en l'an 2000. Ceci essentiellement grâce à une année climatique très favorable, et malgré la crise de la vache folle. Dans les milieux agricoles, on ne pavoise pas pour autant: cette hausse représente tout juste un retour aux chiffres de 1990.

«On était parti de très bas, on remonte un peu, mais on reste très bas malgré tout», résume Gérard Vuffray, secrétaire de l’Union des producteurs suisses (UPS).

A y regarder de près en effet, les 66 200 francs annuels par exploitation qu’annonce mardi l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) représentent 3200 francs brut par personne et par mois. C’est, certes, mieux que les 2800 des trois dernières années, mais cela reste parmi les salaires les plus bas du pays.

De plus, avance encore l’UPS, la statistique ne tient aucun compte des quelque 2000 à 2500 exploitations qui ont disparu l’an dernier. Et comme le souligne Fernand Cuche, son président, «si la production se concentre sur moins de paysans, il est normal que le revenu par exploitation augmente».

A l’Union suisse des paysans (USP), on reste tout aussi prudent. Dans le communiqué qu’elle diffuse mardi, l’organisation faîtière de la branche souligne que les chiffres de l’OFAG aboutissent à une sur-représentation des exploitations spécialisées dans la culture végétale.

Selon l’USP, la hausse réelle pourrait donc bien n’être que de 10% et n’aurait alors plus rien d’exceptionnel. Si l’on analyse les écarts par rapport à la moyenne des dix dernières années, on constate d’ailleurs des écarts pouvant aller de -20 à +40%, souligne encore le communiqué.

Du côté de l’OFAG, on se garde également de tout triomphalisme. On reconnaît volontiers que ces bons résultats sont dus à une année climatique particulièrement favorable, qui a vu par exemple la production de betteraves, de pommes de terre et de fruits atteindre des sommets rarement égalés.

Quant à la viande, la seconde crise de la vache folle et l’effondrement des prix sont arrivés trop tard (début novembre) pour avoir une influence décisive sur l’ensemble de l’année.

«Ces résultats nous montrent au moins que la nouvelle politique agricole n’a pas eu les effets dévastateurs que l’on craignait», souligne quand même Michel Pellaux, vice-directeur de l’OFAG. Mais sans cacher que les fluctuations du revenu agricole vont se poursuivre, voire même s’accélérer, à l’avenir.

Marc-André Miserez

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