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Les perdants déchantent, les vainqueurs satisfaits

Le rejet du contre-projet à l'initiative Avanti et celui de la révision du droit du bail ont suscité une vague de réactions. Positive du coté des opposants et désabusée du côté de ses partisans.

Même topo s’agissant du oui à l’initiative pour l’internement des délinquants sexuels.

Les socialistes (PS), les verts, les démocrates-chrétiens (PDC) et les organisations de protection de l’environnement sont très satisfaits du rejet du contre-projet à l’initiative Avanti.

Il est maintenant important de poursuivre la construction des Nouvelles lignes ferroviaires alpines (NLFA) et de trouver rapidement des solutions au trafic d’agglomérations, a souligné le porte-parole du PS, Jean-Philippe Jeannerat.

Le PDC se réjouit aussi du rejet du contre-projet, a dit Doris Leuthard, présidente du parti ad interim. Le deuxième tube au Gothard a été déterminant dans le résultat.

En faveur des transports publics

Pour Alf Arnold, président du comité Avanti-non la cause du bide du contre-projet réside aussi dans le deuxième tube au Gothard qui a été inclu dans le paquet.

Pour les verts, le Parlement doit maintenant s’engager en faveur des transports publics.

Contrairement à l’Union démocratique du centre (UDC / droite dure) qui veut une baisse de l’impôt sur les huiles minérales, les verts demandent que cet argent couvre les coûts indirects du trafic privé et encourage les transports publics. Ils exigent aussi l’introduction de la taxe sur le CO2 et des péages routiers dans les agglomérations.

Déception aussi pour les Radicaux (PRD / droite) et du Parti libéral suisse (PLS / droite). Ce dernier regrette très vivement que cet objet n’ait pas fait l’objet d’un plus grand soutien de la part du Conseil fédéral (gouvernement), en particulier du ministre des Transports Moritz Leuenberger. Le PLS souhaite que ce dernier se retire du Conseil fédéral.

Une chance ratée

Dans le camp des vainqueurs, l’Association Transports et Environnement (ATE) invite les partisans du contre-projet à discuter ensemble d’une initiative pour résoudre les problèmes du trafic d’agglomérations. Greenpeace et le WWF ont aussi salué le verdict. Pour le WWF, il constitue un signal réjouissant pour tous ceux qui sont préoccupés par les changements climatiques.

Chez les perdants, la déception est vive. Le Touring Club Suisse (TCS), l’Automobile Club de Suisse (ACS) et le Service d’information pour les transports publics estiment que le peuple a raté une occasion de régler les problèmes de trafic des villes et des agglomérations avec l’aide de la Confédération.

Même son de cloche de la part de d’économiesuisse et de l’Union suisse des arts et métiers (USAM).

La droite sonnée sur le droit du bail

Les milieux immobiliers alémaniques et les partis de droite sortent sonnés du scrutin de dimanche sur la révision du droit du bail. Les associations de locataires, les propriétaires romands et la gauche emportent une manche, mais tout reste à faire.

Les vainqueurs sont pour leur part pressés de remettre l’ouvrage sur le métier. En Suisse romande, la Fédération romande immobilière pavoise, mais regrette le temps perdu. «Nous avions dit dès le début que le nouveau système définissant l’abus, sur lequel le contre-projet se basait, ne convenait pas», a indiqué Claudine Amstein, secrétaire générale de la FRI.

«Intégrer l’ASLOCA»

«Il faudra intégrer l’Association suisse des locataires (ASLOCA) dans les prochaines négociations», a-t-elle poursuivi. A ses yeux, deux points sont clairs: le lien entre loyer et taux hypothécaire doit être coupé et le loyer doit être basé sur l’indexation du coût de la vie. En revanche, c’est la notion d’abus qu’il s’agira de redéfinir.

Le non à la révision du droit du bail «enterre le modèle opaque du loyer comparatif servant à définir les abus», selon le comité contre la révision du droit du bail. «La population veut garder comme critère d’abus le rendement effectif pour le bailleur», a poursuivi Valérie Garbani, membre du comité contre la révision du droit du bail et secrétaire romande de l’ASLOCA.

Temps de réflexion pour les radicaux

Pour Rolf Hegetschweiler, député radical (ZH) et membre de la direction de la société suisse des propriétaires fonciers (SSPF), «la hausse des loyers brandie par les référendaires, a fait mouche auprès des votants». L’empoignade reprendra de plus belle quand les loyers prendront l’ascenseur après une hausse hypothécaire, selon lui.

L’ampleur du non, particulièrement en Suisse alémanique, a surpris le comité favorable à ce projet. «Les Suisses ont manqué une chance de simplifier le droit du bail», a déclaré Pierre Triponez, membre du comité oui à la révision.

L’UDC et les délinquants sexuels

Parmi les partis gouvernementaux, seule l’UDC a fait campagne pour l’initiative populaire «Internement à vie pour les délinquants sexuels ou violents jugés très dangereux et non amendables».

Tout en rejetant l’initiative au nom du Conseil fédéral, le nouveau ministre de la justice Christoph Blocher avait souligné qu’elle était une réaction à la pratique trop généreuse des autorités judiciaires en matière d’octroi de congés et de libération au début des années 90.

Erreurs de diagnostics

A l’appui de l’initiative, l’UDC, l’Union démocratique fédérale et les Démocrates Suisses ont argumenté que ce texte supprimera, pour une catégorie certes petite mais extrêmement dangereuse de délinquants, toute possibilité de bénéficier régulièrement de nouvelles expertises psychiatriques, en vue d’éventuels congés ou d’une libération.

swissinfo et les agences

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