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Les plantes médicinales remises au goût du jour

Le fabricant de bonbons Ricola est un client particulièrment important pour les paysans valaisans. Keystone

Depuis quelques années, les paysans de montagne améliorent leurs revenus grâce à la culture de plantes médicinales et aromatiques. Le Valais ne compte pas moins de 150 producteurs. Et leur commercialisation rapporte quelque 3 millions de francs à la coopérative Valplantes.

En 1983, une poignée de paysans valaisans, les représentants d’un célèbre fabriquant de sucreries et des spécialistes de la station agronomique des Fougères se sont retrouvés autour d’une table de négociations.

Les premiers cherchaient à améliorer leurs revenus. Les seconds – spécialisés dans la fabrication de bonbon aux plantes – souhaitaient s’assurer une production de matières premières suisses. Quant au troisième partenaire – la station fédérale des Fougères en Valais – il mettait son savoir-faire au service des montagnards désireux de se lancer dans la culture de plantes médicinales et aromatiques.

L’expérience fait ses preuves

«Seul quelques idéalistes ont accepté le défi, se souvient Nicole Debrunner, gérante de la coopérative Valplantes. Et ils se sont contentés de cultiver trois ou quatre sortes de plantes sur quelques centaines de mètres carrés.

Aujourd’hui, en Valais, pas moins de 150 producteurs s’adonnent à la culture des plantes. Et leur engouement pour les herbettes a dépassé les frontières cantonales. Désormais, le Jura, l’Emmental, les Grisons et certaines régions dans l’est de la Suisse se consacrent aussi à la culture des plantes médicinales et aromatiques. Au total, pas moins de quelques 200 paysans de montagne améliorent ainsi leurs fins de mois.

«Aucun paysan ne peut se limiter à la culture des plantes, précise Nicole Debrunner. La période de récolte est trop courte. Mais dans la région, certains agriculteur réalisent déjà 80% de leur revenu avec ce type de production.»

De nouveaux marchés

Une chance pour les paysans de montagne. Car les herbettes se vendent bien. Aujourd’hui, quelques 45 hectares de terres sont consacrés à cette odorante production. Et la coopérative Valplantes réalise un chiffre d’affaire de l’ordre de 3 millions de francs par an pour quelque 150 tonnes de plantes.

La coopérative valaisanne ne se contente d’ailleurs plus d’écouler sa marchandise auprès de son principal client. Certes, le fabricant de bonbons représente toujours 60% des revenus de la coopérative valaisanne. Mais Valplantes a tenu à diversifier sa clientèle. Ces plantes servent désormais à fabriquer des tisanes ou des liqueurs. Elles entrent également dans des mélanges d’épices et dans la composition de cosmétiques.

Et les Valaisans ne sont pas peu fier de leur réussite. D’autant que la culture des plantes médicinales ne fait pas partie de leur tradition. «Nous avons commencé par fournir aux producteurs les données techniques leur permettant de travailler dans de bonnes conditions, explique Charly Darbellay, directeur de la station fédérale des Fougères. Mais nous avons également procédé à la sélection des graines, afin d’améliorer la qualité et les rendements des cultures.»

Aujourd’hui, la plupart des 45 essences cultivées en Valais donnent d’excellents résultats. Tant et si bien que les producteurs se sont fixé un nouveau défi: produire des plantes exclusivement biologiques.

Vanda Janka

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