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Les premières oeuvres de la collection Gurlitt sont à Berne

Cette toile "Femme nue étendue au bord de l'eau" d'Otto Mueller est l'une des oeuvres de la Collection Gurlitt que le Musée bernois des Beaux-Arts vient de recevoir. sda-ats

(Keystone-ATS) Le Musée des Beaux-Arts de Berne a présenté vendredi cinq oeuvres de la collection Gurlitt. Otto Dix, Ernst Ludwig Kirchner, August Macke et Otto Mueller figuraient dans la sélection. Le grand public devra patienter jusqu’au 1er novembre pour les admirer.

Après une semaine d’attente, environ 150 oeuvres sont arrivées à Berne. En raison de problèmes de formalités d’exportation, elles étaient restées bloquées à la douane allemande.

Taxées d'”art dégénéré”, la plupart ont été séquestrées dans des musées allemands. Il s’agit majoritairement de travaux sur papier, dont des oeuvres majeures du symbolisme, de l’expressionnisme, du constructivisme ou de la Nouvelle Objectivité.

Expositions simultanées

Ces oeuvres seront visibles dès le 1er novembre dans le cadre de l’exposition Collection Gurlitt, état des lieux. “L’art dégénéré” – confisqué et vendu. Dès le 2 novembre, une exposition simultanée sera visible à la Bundeskunsthalle de Bonn (D). Elle présentera une autre sélection issue des près de 1500 oeuvres léguées par Cornélius Gurlitt.

L’accent sera mis sur les spoliations d’oeuvres effectuées dans le cadre des persécutions nationales-socialistes. Au printemps 2018, les deux expositions seront interverties, a précisé vendredi aux médias la directrice du Musée des Beaux-Arts de Berne, Nina Zimmer.

Travail de restauration

Avant que les visiteurs ne puissent admirer ces oeuvres, elles doivent passer, dès vendredi, entre les mains de l’équipe de restauration du Musée des Beaux-Arts de Berne. Elle sera épaulée par des étudiants de la Haute école des arts de Berne.

La responsable de l’équipe de restauration, Nathalie Bäschlin, explique que la tâche est double. Il s’agit d’une part d’analyser les oeuvres, de déterminer par exemple quelle technique, quel type de papier ont été utilisés, si des modifications ont été apportées à l’oeuvre.

Viennent ensuite les mesures de restaurations à proprement parler. Il convient de les choisir avec précaution, précise Mme Bäschlin. Il faut d’une part protéger les oeuvres de la moisissure ou combler des fissures. D’autre part, le Musée a à coeur de ne pas effacer les traces de leur histoire.

Collection controversée

A la surprise générale, Cornelius Gurlitt a légué en 2014 au musée bernois son trésor de 1500 oeuvres, une collection fameuse mais soupçonnée de contenir de nombreuses toiles volées par les nazis. Une longue bataille juridique avait suivi avec les héritiers, qui s’est terminée en faveur du musée en décembre 2016.

L’institution a commencé il y a plusieurs années déjà à vérifier l’origine des oeuvres et à restituer les toiles spoliées à leurs propriétaires originels ou à leurs descendants. Selon un accord conclu avec l’Allemagne, seuls les tableaux irréprochables devraient faire le chemin de Berne.

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