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Les Romands sont de plus en plus attirés par le Service civil

En ce premier trimestre 2000, les demandes d’admission pour un service civil ont augmenté de dix pour cent sur toute la Suisse par rapport à la même période de 1999. Le nombre de requêtes a même crû de cinquante pour cent en Romandie.

Hypothèse d’explication? «Depuis son entrée en vigueur le 1er octobre 1996, le Service civil suisse commence à être mieux connu, affirme Mme Annette Enz, suppléante du Chef du Service civil suisse, à Thoune. Outre l’habituel bouche à oreille pratiqué par les étudiants qui cherchent à éviter le service militaire, la nouvelle génération se documente de plus en plus par l’Internet».

Lors des trois premiers mois de cette année, le nombre de demandes pour un service civil s’est élevé à 437. Dont 151 pour la seule Romandie (soit presqu’un tiers du total). L’Organe d’exécution du Service civil a traité 324 cas. Et 252 requêtes ont été acceptées, informe le Département fédéral de l’économie, dont dépend le Service civil.

Néanmoins, «il faut être apte au service militaire et être perturbé par un conflit de conscience pour qu’une requête soit recevable», précise Annette Enz.

Les auditions ont lieu à Thoune pour les francophones et les alémaniques. Et au Tessin pour les Tessinois. Là, trois membres externes et une personne de notre Service forment une commission. Qui délibère sur la crédibilité du conflit de conscience du requérant. S’agissant, le plus souvent, de conviction pour la non-violence ou pour le respect de toute vie humaine.

Puis, les engagés s’en vont accomplir leur service civil dans les hôpitaux, les institutions pour handicapés et les homes pour personnes âgées. Ou encore auprès des paysans de montagne. Et, souvent, dans la protection de l’environnement.

En été 1999, 24’000 jours sur 160’000 de service civil ont été accomplis dans l’accueil des requérants d’asile du Kosovo. Le Service civil en a même fait davantage dans ce domaine que l’Armée (20’500 jours) et presqu’autant que la Protection civile (30’000 jours).

Beaucoup d’appelés convoitent un service civil à l’étranger! Mais le profil de l’élu se révèle très pointu: «La personne doit être allée à l’étranger; elle doit posséder des connaissances linguistiques; jouir d’une formation spéciale, telle une aptitude dans la recherche de l’énergie solaire ou de l’eau potable; enfin, elle doit être dotée d’une forte résistance psychique. L’an dernier, seules vingt-sept personnes ont été choisies.»

Et la direction du Service civil suisse de conclure: «Les citoyens astreints à ce type de service rendu à la Patrie accomplissent une fois et demi plus de jours que les recrues. Et, de surcroît, directement dans l’intérêt de la société. Dès lors, nous espérons que les gens du Service civil ne soient plus considérés comme des fainéants!»

Emmanuel Manzi

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