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Les salariés d’Andersen menacés à Genève

Le siège américain d'Arthur Andersen RTS

La débâcle de la société américaine Enron risque de provoquer la chute du cabinet d'audit Andersen, dont le siège mondial est à Genève.

Présenté comme «l’entreprise du XXIe siècle», Enron, courtier en énergie, était en fait une imposture. Son chiffre d’affaires n’atteignait pas 101 milliards de dollars, mais plus modestement 6,3 milliards. Le problème, c’est que son réviseur, Andersen, n’a jamais signalé ces acrobaties comptables.

Plus grave, Andersen aurait détruit sciemment des milliers de documents compromettants, après avoir constaté des malversations comptables chez Enron. Accusé d’obstruction à la justice américaine, le cabinet d’audit risque de se voir interdire d’exercer. En d’autres termes, c’est la mort assurée.

Début févier, swissinfo, relayant les craintes d’analystes financiers américains, annonçait qu’Andersen – qui emploie 85 000 collaborateurs dans le monde – pourrait disparaître d’ici à un an, «par vente ou par fusion».

Une vente dès cette semaine

La mauvaise nouvelle est arrivée plus tôt que prévu: Andersen, déjà au bout du rouleau, négocierait son rachat par son concurrent Deloitte & Touche, l’un des cinq grands de l’audit dans le monde, avec Andersen, Ernst & Young, KPMG, et PricewatewrhouseCoopers.

La contre-publicité d’Enron a déjà fait perdre à Andersen de gros clients comme Delta Airlines et le laboratoire Merck, aux Etats-Unis. En Suisse, en revanche, Andersen a obtenu récemment l’audit de plusieurs banques cantonales romandes, la BCGe, la BCV et la BCVs.

Cette reprise aura vraisemblablement des conséquences pour le siège mondial d’Andersen à Genève, qui compte 225 collaborateurs. Deloitte & Touche, qui pourrait mettre la main sur son concurrent dès cette semaine, devrait rapatrier aux Etats-Unis l’essentiel de la structure faîtière.

Interrogé par le quotidien Le Temps le mois dernier, Edgar Brandt, associé d’Andersen Suisse, expliquait que la Cité de Calvin accueillait une structure juridique de société coopérative. «Dans chaque pays, expliquait-il, les structures sont organisées en société anonyme et elles signent des accords avec la coopérative de Genève.»

swissinfo/Ian Hamel

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