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Les secteurs de l’économie gagnants en 2004

Pharmas, télécoms et finances devraient être parmi celles qui profiteront le plus de la reprise. swissinfo.ch

Les sociétés actives dans les télécoms, la pharma, les services financiers et les biens d'investissements devraient remporter la mise cette année.

Selon l’Union de banque suisse (UBS), excepté l’horlogerie et la construction, la plupart des secteurs tablent sur une sensible hausse de leurs résultats.

Pour réaliser ce sondage, les économistes de l’UBS ont interrogé plus de 4300 entreprises appartenant à 27 secteurs économiques principaux et à 95 sous-secteurs. Cette prise de température a donc l’avantage d’être très représentative.

«Avec 4300 entreprises interrogées, ce sondage est très bon d’un point de vue statistique, confirme à swissinfo Claudio Sfreddo, chercheur auprès de l’Institut Créa de l’Université de Lausanne. La prise en compte de 27 secteurs et de 95 sous-secteurs est particulièrement convaincante.»

Morosité dans la construction et l’horlogerie

Les économistes de l’UBS indiquent que les entreprises suisses font preuve d’une confiance «étonnamment unanime» dans la reprise. Pratiquement tous les secteurs tablent sur une hausse de leur chiffre d’affaires cette année.

Le sondage réalisé à fin 2003 met cependant deux exceptions en évidence. La construction redoute une nouvelle contraction des affaires, tandis que l’horlogerie ne croit pas à une hausse des ventes.

Ces prévisions n’étonnent pas Claudio Sfreddo. «Le secteur de la construction dépend des conditions-cadre, explique-t-il. Or, celles-ci sont très rigides en Suisse».

«De plus, les perspectives de rendement sont incertaines pour des questions politiques comme le lien entre taux hypothécaire et loyers, poursuit-il. Cela contribue à éloigner les investisseurs du marché de la construction.»

La faute au franc suisse

Concernant l’horlogerie, Claudio Sfreddo voit très clairement le problème du côté d’un franc suisse fort. Cette situation influe sur les ventes de montres suisses dans des pays tels que les Etats-Unis ou la Chine.

Le sondage montre cependant que, toutes branches confondues, les entreprises tablent sur une hausse moyenne de 1% de leur chiffre d’affaires cette année.

Les banques et les assurances, qui avaient déjà profité d’un rebond l’an dernier, et l’industrie pharmaceutique, dont la rentabilité progresse «avec une constance impressionnante», font partie des secteurs les plus dynamiques. Ce trio est rejoint cette année par les télécommunications et l’industrie électrotechnique.

Des secteurs comme le commerce, le tourisme, l’automobile, la logistique, le conseil ou la communication pensent sortir de la crise. La situation reste toutefois tendue: l’amélioration des bénéfices attendue est moindre que celles des chiffres d’affaires et la pression sur les prix reste forte.

Différences régionales

Mais si les prévisions sont différentes selon les secteurs, elles le sont aussi selon les régions considérées.

La reprise est moins dynamique dans les cantons de Vaud, de Genève et du Valais, région qui aussi été moins touchée que la moyenne par la crise.

Après une année 2003 difficile, l’ouest du plateau – soit les cantons de Fribourg, de Neuchâtel, du Jura, de Berne et de Soleure – affiche en revanche un redressement marqué.

La palme du dynamisme revient à la région zurichoise. Quant au Tessin, après avoir été fortement touché par crise, le canton s’attend à moins profiter de la reprise que le reste de la Suisse.

Déclin de l’emploi

Malgré la reprise qui s’annonce, l’emploi reste sous pression, souligne le premier groupe bancaire suisse. «Dans l’ensemble, la tendance reste à une légère compression des effectifs», en raison des efforts des entreprises pour comprimer leurs coûts.

Par contre, des secteurs comme l’industrie pharmaceutique, les télécommunications ou l’immobilier ont plutôt tendance à embaucher.

Les fluctuations économiques touchent d’abord les grandes entreprises, ajoute l’UBS. Si elles ont accusé le plus fort recul de leurs affaires l’an passé, elles sont aussi les plus optimistes pour 2004. Par contre, la quasi-stabilité des effectifs des PME reflète une sensibilité moindre aux aléas de la conjoncture.

La prudence reste de mise

Le sondage de l’UBS laisse entrevoir une année 2004 un peu moins morose que 2003. Il convient cependant de rester prudent.

«Bien que notre sondage soit le plus grand du genre, les prévisions ne sont pas toujours correctes, déclare à swissinfo Karin Schäfer, économiste auprès de l’UBS. Il y a un an, par exemple, nous avions prévu la reprise économique pour 2003 déjà. Mais cela ne s’est pas produit.»

swissinfo et les agences

– Le sondage de l’UBS prend en compte 4300 entreprises, dans 27 secteurs d’activité principaux.

– Dans 20 de ces secteurs, on s’attend à de meilleurs résultats en 2004 qu’en 2003.

– Quatre d’entre eux – les services financiers, les télécom, l’industrie pharma et les biens d’investissement – s’attendent à être les leaders de la reprise.

– En revanche, la construction et l’horlogerie devraient souffrir d’une demande à la baisse.

– Globalement, les affaires ont été médiocres en 2003, pour tout le monde.

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