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Les Socialistes veulent un troisième ministre

Hans-Jürg Fehr, s’est montré très combatif dans son discours aux délégués socialistes. Keystone

Fort de ses succès électoraux, le PS veut demander un troisième siège au Gouvernement. Annonce faite samedi par son président Hans-Jürg Fehr.

Réunie à Fribourg, l’Assemblée des délégués socialistes a également voté à la quasi unanimité le soutien à l’extension de la libre circulation des personnes aux nouveaux pays de l’UE.

Avec l’aide des Verts, le Parti socialiste convoite un troisième siège au Gouvernement fédéral. Cette revendication est légitime si les succès enregistrés au niveau cantonal se confirment lors des prochaines élections fédérales, a lancé samedi Hans-Jürg Fehr devant les 165 délégués du parti.

Le président du PS a commencé son tour d’horizon politique en rappelant les récentes victoires socialistes. Pour la première fois dans l’histoire de la Suisse, le PS est le parti qui compte en chiffres absolus le plus grand nombre de sièges dans des parlements cantonaux.

Pour la première fois également, les Socialistes ont obtenu la double majorité au parlement et au gouvernement d’un canton, celui de Neuchâtel. Et en 13 votations fédérales organisées depuis 2004, le PS s’est retrouvé 9 fois dans le camp des vainqueurs.

Oui à la libre circulation


Comme les Radicaux et les Démocrates-chrétiens (également réunis ce week-end), les Socialistes soutiennent l’extension de la libre circulation des personnes aux nouveaux pays membres de l’Union européenne (UE), qui sera soumise le 25 septembre au verdict des urnes.

Le mot d’ordre favorable au oui a recueilli l’unanimité moins trois voix et une abstention. Des quatre partis gouvernementaux, seule l’UDC (droite populiste) prône le non.

La ministre (socialiste) des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey a décortiqué les enjeux du vote et juge que «dire ‘non’ serait entrer en contradiction avec notre engagement historique, mais aussi avec nos intérêts de sécurité et de bien-être».

Peu de risques de dumping

Le Gouvernement a tenu compte des craintes exprimées par le peuple suisse et de la nécessité d’éviter les sous-enchères salariales. «Il a négocié en conséquence», a rappelé Micheline Calmy-Rey.

Ainsi, l’ouverture du marché du travail se fera progressivement jusqu’en 2011. Elle sera contrôlée, avec des contingents, une préférence donnée aux travailleurs suisses, un contrôle des salaires et des mesures d’accompagnement pour le marché du travail.

«La campagne ne sera pas facile, a mis en garde Pierre-Yves Maillard, vice-président du PS et membre du gouvernement cantonal vaudois. Les gens ont peur et cette peur sera exploitée».

Pour en tenir compte, les délégués romands ont déposé une résolution demandant un renforcement supplémentaire des mesures d’accompagnement; elle a été adoptée à l’unanimité.

Les syndicats, de leur côté, n’ont pas eu la tâche facile lorsqu’ils ont eu à prendre position sur ce dossier, a rappelé Paul Rechsteiner, président de l’Union syndicale suisse (USS). Mais après une analyse minutieuse, ils sont arrivés à la conclusion que les travailleurs pourront mieux combattre le dumping salarial si le projet est accepté que s’il est refusé.

«Une honte»

S’agissant du droit d’asile, le cours que prend la révision de la législation scandalise le président du PS. Dans cette matière, il ne s’en prend plus seulement à l’UDC, mais à l’ensemble du «clan bourgeois».

Radicaux et Démocrates-chrétiens ne se sont pas contentés de soutenir un régime répressif, ils ont fait des propositions allant dans ce sens, a fustigé Hans-Jürg Fehr. Selon lui, «c’est une honte pour un parti qui porte l’adjectif de chrétien ou pour un parti qui porte celui de libéral».

En conséquence, si les durcissements de la révision de la loi sur l’asile se retrouvent dans la version finale, alors le PS lancera le référendum ou à tout le moins soutiendra son dépôt.

Hans-Jürg Fehr a aussi fait un peu de ménage à l’intérieur de son parti. Depuis le refus de la constitution européenne par la France et les Pays-Bas, un certain scepticisme monte au sein du PS, a constaté le président.

Certes, l’UE est «trop peu fédéraliste», «pas encore assez démocratique» et «trop néolibérale en ce moment», a-t-il concédé. Mais n’évoquer que les lacunes en taisant les performances de l’Europe, «c’est faire le lit de nos adversaires politiques nationalistes», a-t-il mis en garde.

Retraite flexible


Enfin, les délégués ont voté à l’unanimité le soutien du PS à l’initiative de l’USS sur la retraite flexible à partir de 62 ans.

Les oreilles du ministre de l’Intérieur Pascal Couchepin ont dû siffler. Son souhait de relever l’âge de la retraite et de réduire certaines prestations sociales en a pris pour son grade. Son portrait barré d’un «Monsieur Couchepin, c’en est assez !» orne les bulletins de signature de l’initiative.

swissinfo et les agences

– Le Parti socialiste suisse compte 38’000 membres. Il est présent dans tous les cantons.

– Au niveau national, il détient 52 sièges à la Chambre basse et 9 sièges à la Chambre haute du Parlement, ainsi que 2 sièges au Gouvernement.

– Dans les cantons, il est devenu récemment et pour la première fois de son histoire le premier parti du pays en nombre d’élus dans les parlements.

– Pour la première fois également, il a obtenu (avec les Verts) la double majorité parlement-gouvernement dans un canton, celui de Neuchâtel.

– En 13 votations fédérales organisées depuis 2004, le PS s’est retrouvé 9 fois dans le camp des vainqueurs.

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