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Les soupçons de blanchiment se multiplient

La place financière suisse devient moins attractive pour les blanchisseurs. Keystone

Le nombre de dossiers soumis en 2002 au Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent (MROS) a augmenté de 56%, passant de 417 à 652.

Et, pour la première fois, la majorité des soupçons portent sur le secteur non bancaire.

L’augmentation des communications de soupçons s’est confirmée. Elle s’est même considérablement renforcée, précise l’Office fédéral de la police (OFP).

En 2001, le MROS avait enregistré un accroissement du nombre de cas de 34%.

C’était l’année, souligne l’OFP, des attentats anti-américains du 11 septembre et du lancement de la campagne anti-terroriste.

En 2002, l’augmentation est encore plus forte (56%). Pourtant, elle n’est pas liée à un événement de taille.

A noter encore que, en 2001, le Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent avait reçu 95 communications ayant un lien présumé avec le financement du terrorisme.

Or, en 2002, il n’en a recensé que quinze. Qui concernent toutes des personnes et des institutions figurant sur les fameuses «listes Bush», publiées par les autorités américaines.

L’OFP en déduit logiquement que la Suisse ne sert pas de plaque tournante au niveau international pour le financement du terrorisme.

Contrôles plus sévères

Toujours selon la police fédérale, c’est bien la sévérité accrue des contrôles qui explique la hausse du nombre des dossiers et la part grandissante du secteur non bancaire.

Pour la première fois depuis la création du MROS en 1998, les communications issues du secteur non bancaire sont plus nombreuses (58%) que celles venant du secteur bancaire (42%).

Cela dit, le nombre de communications relatives au secteur bancaire a tout de même augmenté, de 6,3% (271cas en 2002, contre 255 en 2001).

Montants à la baisse

Malgré le nombre accru de communications, les sommes mises en cause sont en chute libre. De 2,7 milliards de francs en 2001, on passe à 647 millions en 2002, soit une diminution de 75%.

L’OFP en déduit que le dispositif suisse de lutte contre le blanchiment fonctionne même au niveau préventif. Mieux surveillée, la place financière suisse deviendrait ainsi moins attractive pour les blanchisseurs d’argent.

Parmi les types de délits signalés lors de soupçons de blanchiment d’argent, c’est l’escroquerie qui figure en tête (21%), devant l’abus de confiance (6,9%) et les organisations criminelles (6,6%).

Le terrorisme arrivait en première position en 2001 (22,8% des cas). Il est retombé à 2,3%.

Sur les 652 dénonciations soumises au MROS, 305 venaient de Zurich, 124 de Genève, 93 de Berne et 44 du Tessin.

Nouvelles compétences

Depuis le début de 2002, l’Etat fédéral dispose de nouvelles compétences en matière de lutte contre le blanchiment.

Ainsi, le MROS peut transmettre ses communications de soupçons non seulement aux autorités pénales cantonales, mais aussi au Ministère public de la Confédération (MPC).

Au cours de la première année d’application de ce nouveau principe, 40% de toutes les communications transmises l’ont été au MPC. Ce qui a permis de décharger les cantons de Genève, du Tessin et de Zurich.

swissinfo et les agences

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