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Les Suisses, stressés au travail et gros à 50 ans

"Le travail, c'est la santé"? Pas forcément. Keystone

Presque un actif sur deux est affecté nerveusement par son job. Avec parfois de lourds effets sur sa santé. La surcharge pondérale est un autre fléau une fois la cinquantaine venue.

L’Office fédéral de la statistique (OFS) publie vendredi sa troisième enquête sur la santé des Helvètes.

L’an passé, 44% des actifs ressentaient une forte tension nerveuse liée à leur activité professionnelle. Et davantage les hommes (47%) que les femmes (41%).

Cet état de stress produit parfois des troubles physiques (maux de dos, de tête, de poitrine, palpitations, troubles du sommeil ou de la digestion) ou psychiques (irritabilité, nervosité, abattement).

Les troubles physiques importants touchent plus les femmes fortement stressées au travail (38%) que les hommes en même posture (21%).

Et sans surprise, les travailleurs moins tendus ressentent moins d’affections physiques (femmes: 20%, hommes: 13%).

Insécurité professionnelle

Le bien-être psychique varie lui aussi selon le niveau de tension nerveuse. La proportion des personnes dont le bien-être psychique est faible augmente de 16% à 29% à mesure que les niveaux de tension croissent.

L’étude de l’OFS va plus loin. Elle montre que 11% de la population craint de perdre son emploi. Cette peur est particulièrement évidente chez les hommes de 45-54 ans et les femmes de 35-54 ans.

Cette crainte est même renforcée par la conviction qu’il serait difficile de retrouver un emploi équivalent, comme le pensent 53% des personnes actives, surtout à partir de 35 ans.

Ce climat d’insécurité a sur la santé des conséquences semblables à celles du stress. Et 37% des travailleurs qui craignent fortement de perdre leur job souffrent de troubles physiques importants, contre 17% qui n’ont pas cette crainte.

Problèmes de poids

La surcharge pondérale est un autre problème préoccupant de santé publique en Suisse. Surtout chez les personnes autour de la cinquantaine.

Depuis dix ans, la proportion des trop gros est en hausse. Et celles des «poids normaux» a diminué (54% en 1992 contre 50% en 2002).

L’an dernier, un Suisse sur deux présentait un «poids normal» et 13% étaient en dessous. Mais plus du tiers (37%) étaient en dessus de ce poids normal, ce qui correspond à 2 millions de personnes environ.

Contrairement à leurs aînés, les 15-24 ans sont davantage exposés au risque d’une insuffisance pondérale. Les femmes surtout (44% contre 19% des hommes). Pourtant, plus du quart d’entre elles aimerait encore maigrir…

Par contre, les problèmes de surpoids touchent moins les jeunes, dans la mesure où leur apparition avec l’âge résulte souvent du mode de vie et des habitudes prises dans la jeunesse.

«Fumette» branchée

Le haschisch a également intéressé les chercheurs de l’OFS. Bien qu’inférieure à 5% (4,7%), la part globale des consommateurs de haschisch a doublé depuis 1992.

Les consommateurs hommes sont passé de 3,4% à 6,6% et les femmes de 1,4% à 2,9%. Les adeptes les plus nombreux de la fumette se comptent parmi les 15-24 ans (12%).

La fréquence de la consommation a elle aussi progressé. Alors qu’en 1992, 38% des fumeurs de joints consommaient une ou plusieurs fois par semaine, ils étaient 40% en 1997 et 48% en 2002.

Il faut savoir aussi que la proportion des hommes qui prennent régulièrement du haschisch a davantage augmenté que celle des femmes.

Abstinence en hausse

La tendance est inverse s’agissant de l’alcool. Les consommateurs quotidiens de boissons alcoolisées sont passés de 20% en 1992 à 17% en 1997, puis à 16% en 2002.

Parallèlement, la part des abstinents a grimpé de 16% en 1992 à 19% en 1997, et à 23% en 2002.

Les femmes qui ne lèvent jamais le coude sont deux fois plus nombreuses que les hommes (30% contre 14%). Mais les consommateurs qui abandonnent leur alcool quotidien sont surtout des hommes.

Quoi qu’il en soit, l’abstinence est en progression chez les deux sexes. Avec un zeste d’enthousiasme en plus chez les femmes.

swissinfo et les agences

– L’Office fédéral de la statistique publie son enquête sur la santé des Suisses tous les cinq ans. Cette troisième enquête a été réalisée en 2002.

– Un échantillon aléatoire de 31’000 ménages a été tiré. Et 19’700 personnes ont accepté de s’exprimer sur leur perception de la santé, leur style de vie et les besoins en prestations offerts par les services de santé.

– Les résultats de cette enquête éclairent des sujets d’actualité comme la santé au travail, l’assurance-maladie, la consommation d’alcool et de drogue ou la fumée active et passive.

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