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Les Suisses appelés à sortir de leur réserve

La Suisse est avant tout un projet collectif, estime le président de la Confédération. Keystone

Plusieurs conseillers fédéraux se sont exprimés à l’occasion de la Fête nationale. Ils en ont appelé à la cohésion, à l’ouverture et à l’engagement personnel.

A Paris, Micheline Calmy-Rey a plaidé pour le multilatéralisme face aux problèmes du monde.

Le président de la Confédération veut une Suisse «qui se nourrit de la diversité des convictions et des engagements».

Pour Pascal Couchepin, la Suisse est avant tout un «projet collectif». Il est donc nécessaire que chacun mette du sien pour construire un pays uni par-delà les différences de génération, de classe ou de région.

En clair, «l’intérêt général» doit prendre le pas sur les intérêts particuliers, que Pascal Couchepin qualifie toutefois de «légitimes».

Le même Pascal Couchepin ne croit pas au mythe du passé glorieux où tout problème trouvait une réponse facile. Il estime que chaque génération doit «réinventer sa manière d’être suisse».

Dans son discours, le président de la Confédération en a aussi appelé à une «Suisse capable d’avoir sa place dans l’Europe».

La forme sous laquelle le pays participera au développement du continent se décidera «dans les années à venir». En attendant, il est important qu’il «ose affirmer sa présence et sa solidarité».

Egoïsme trop fréquent

Les Suisses oublient qu’ils sont des «confédérés» et «trop souvent l’égoïsme et l’individualisme prévalent», a pour sa part déclaré le ministre de l’économie Joseph Deiss depuis Altdorf.

Or, c’est «l’union qui a fait la réussite de la Suisse». Surtout en période de mauvaise passe économique, estime le ministre démocrate-chrétien.

Autrement dit, les intérêts particuliers doivent être mis au second plan pour le bien de la collectivité. Pour surmonter l’esprit de clocher, il faut pratiquer une «véritable politique régionale et instaurer une péréquation financière digne de ce nom».

Sur le plan économique, le conseiller fédéral estime que la Suisse s’est «reposée trop longtemps sur ses lauriers» et que «les autres sont devenus meilleurs!»

Pour que le pays retrouve son attrait, il doit viser «une hausse de qualité, des prix plus bas, un fisc moins gourmand, plus de concurrence et des formations de très haut niveau».

Qui plus est, Joseph Deiss souhaite que la Suisse s’affirme davantage sur le plan international. Elle doit participer à l’évolution d’un monde qui change et s’unifie, selon lui.

Ponts et unité

Depuis Zurich, Samuel Schmid a appelé les Suisses à l’unité. Une nécessité pour arracher le pays à sa léthargie. «Nous devons trouver un terrain d’entente», estime le conseiller fédéral.

«Nous devons analyser les problèmes en prenant de la distance et tenter des solutions peu conventionnelles», indique aussi Samuel Schmid. Qui demande aux Suisses d’abandonner les illusions pour se concentrer sur l’essentiel.

Selon le conseiller fédéral, la Suisse doit miser sur les ressources de la communauté, au centre desquelles se trouvent les oeuvres sociales et la diversité linguistique.

Cette diversité culturelle, Samuel Schmid la conçoit comme la source de la force du pays.

Ce qui lui fait dire que «nous devons trouver une unité entre les générations et les régions linguistiques». Plus même: «Nous devons tisser des liens entre la tradition et l’avenir».

Pour le conseiller fédéral, des ponts doivent de même être bâtis vers l’extérieur afin de préserver l’indépendance

Tous les Suisses doivent y réfléchir et y travailler, lance Samuel Schmid. Car «nous sommes tous responsables de l’avenir».

Rôle extérieur

Devant les Suisses de Paris jeudi soir déjà, la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey a insisté sur le rôle de la Confédération sur la scène internationale.

«Nul ne peut nier que l’indépendance de la Suisse, son savoir-faire et ses traditions diplomatiques, son expérience multiculturelle, fédéraliste et démocratique, lui confèrent un crédit international qui la rendent utile au monde».

La cheffe du Département des affaires étrangères (DFAE) a également plaidé pour le multilatéralisme: «Aucun Etat ne peut prétendre résoudre à lui tout seul les problèmes qui se posent désormais à l’échelle internationale».

Pour la conseillère fédérale, «la Suisse a un rôle à jouer sur la scène internationale, ne serait-ce que par sa contribution à l’apaisement des tensions, ne serait-ce que pour affirmer notre détermination à défendre notre liberté».

Micheline Calmy-Rey va plus loin. «Nous pouvons accompagner tous les changements auxquels nous sommes tous exposés en Europe et dans le monde sans perdre notre identité nationale».

swissinfo et les agences

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