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Les Suisses ont clairement dit trois fois non

L'octroi du passeport suisse ne doit pas se faire "à la tête du client". Keystone

Les trois objets en votation fédérale sont d'ores et déjà enterrés, ayant essuyé un refus de la majorité des cantons. Selon les projections de l'Institut gfs.bern pour le compte de la SSR, c'est l'initiative dite «muselière» qui ferait le plus mauvais score, avec 74% de non.

L’initiative de l’UDC sur les naturalisations devrait réunir contre elle quelque 64% des votants. Pour l’heure, seul Schwytz l’a acceptée et dans les petits cantons de Suisse orientale et centrale, les scores sont proches du 50-50.

Mais partout ailleurs, c’est clairement non, avec des records dans les cantons romands: 75% en Valais, 82% à Genève et à Neuchâtel.

Pas de retour en arrière

Il y a quelques années encore, certaines communes – alémaniques – soumettaient les demandes de naturalisation directement au peuple. Mais cette pratique a été abandonnée depuis que le Tribunal fédéral (Cour suprême) l’a déclarée discriminatoire.

Avec son initiative, dite «Pour des naturalisations démocratiques», l’UDC (droite nationaliste) demandait que les communes qui le souhaitent puissent à nouveau faire voter les citoyens sur les demandes de naturalisation. Et que cette sanction soit sans appel, donc sans voie de recours pour le requérant débouté.

Echec programmé

La seconde initiative était déjà condamnée par les sondages avant l’ouverture du scrutin. 60% des personnes interrogées se disaient hostiles au texte intitulé «Souveraineté du peuple sans propagande gouvernementale». Au final, il devraient être 74% à le refuser.

Cette initiative émane d’un groupe nommé «Citoyens pour les citoyens», totalement inconnu jusqu’ici mais que l’on dit proche de l’UDC. Il demandait que le gouvernement s’abstienne de toute campagne avant une votation populaire et s’en tienne à la traditionnelle brochure tous-ménages et à une brève communication du ministre en charge du dossier.

Crainte d’une médecine à deux vitesses

Le troisième et dernier objet, l’article constitutionnel «Qualité et efficacité économique dans l’assurance-maladie», devrait être refusé à 69%. Là encore, ce sont les cantons romands qui sont les champions du non: 81% en Valais, 83% à Neuchâtel et 89% à Genève.

Ses adversaires estimaient que cet article était loin d’être inoffensif. Pour eux, il s’agissait d’un premier pas qui déboucherait irrémédiablement sur une prise en main du système de santé par les caisses maladies avec, à la clef, l’établissement d’une médecine à deux vitesses.

swissinfo

L’initiative populaire permet à des citoyens de proposer une modification de la Constitution. Pour être valable, elle doit être signée par 100’000 citoyens dans un délai de 18 mois.

Le Parlement peut directement accepter l’initiative. Il peut aussi la refuser ou lui opposer un contre-projet. Dans tous les cas, un vote populaire a lieu.

L’adoption d’une initiative nécessite la majorité du peuple et des cantons.

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