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Les sujets qui fâchent

Conférence technologique ou sommet social. Telle est l’alternative qui divise les participants du futur Sommet sur la société de l’information.

Cet enjeu colore l’essentiel des divergences mises à jour par la réunion préparatoire tenue à Genève.

Ces quinze derniers jours, les quelques 1600 participants de la 3e conférence préparatoire ont planché sur trois versions successives de la déclaration politique qui doit être adoptée lors du Sommet mondial sur la société de l’information.

Les représentant des gouvernements, de la société civile, des organisations internationales et du secteur privé ont également débattu du programme d’action censé traduire en actes la déclaration finale.

La 2e version de la déclaration finale distribuée en début de semaine a déclenché un tollé chez les représentants de la société civile.

Les populations oubliées

«Ce projet de déclaration était fortement marqué par des considérations économiques et technologiques», déclare Sally Burch, de l’Agence latino-américaine d’information.

«Mais, poursuit cette représentante de la société civile, il n’accordait pas assez de place aux besoins de la population, aux enjeux sociaux comme le droit du travail et la liberté d’expression.»

Le nouveau document négocié actuellement a réintégré une partie des demandes de la société civile. Mais il est loin de faire l’unanimité des délégations gouvernementales.

Comme l’a relevé le chef de la délégation suisse. Les divergences se cristallisent en premier lieu sur la définition de la liberté d’expression et de l’accès à l’information.

Selon Marc Furrer, la réglementation d’Internet constitue un autre sujet majeur de divergence.

Le nerf de la guerre

Mais la question la plus sensible porte sur le financement des mesures proposées par le programme d’action.

«Les opérateurs de télécommunication ne doivent pas seulement attendre des bénéfices de leurs investissements dans les pays pauvres» lance ainsi Marc Furrer.

«Ils doivent également assurer un service universel et contribuer au financement de la solidarité numérique», martèle le chef de la délégation suisse.

Quant aux délégations gouvernementales, elles demeurent divisées sur les mécanismes de financement du programme d’action.

Les pays du Nord veulent utiliser les fonds existants destinés à l’aide au développement.

Les pays du Sud, eux, militent en faveur d’un nouveau fond destiné exclusivement à la solidarité numérique.

Ce projet a été lancé en début d’année par Abdoulaye Wade, président du Sénégal.

L’idée de départ est de créer une fondation alimentée par des contributions volontaires du secteur des technologies de l’information et de leurs consommateurs.

«Il ne s’agit pas d’une nouvelle taxe», précise Mamadou Diop, ministre sénégalais de la communication.

Qui conclut: «Si cette idée aboutit, le sommet de Genève sera un succès.»

swissinfo, Frédéric Burnand, Genève

Plus de 1600 participants se sont réunis à Genève
168 gouvernements étaient représentés.
La société civile, elle, a aligné 534 représentants, le secteur privé 68, l’ONU 72 et les autres organisations intergouvernementales 67.

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