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Libre-échange avec la Chine en ligne de mire

La ministre de l'économie souhaite des rapports plus étroits avec la Chine. Keystone

La Suisse veut entamer la négociation d'un accord de libre-échange avec Pékin, indique la ministre de l'économie dans la «NZZ am Sonntag».

Doris Leuthard tentera de convaincre ses partenaires chinois lors de son prochain voyage sur place en juin.

«Je conduirai une importante délégation économique et m’engagerai afin que la Chine entame des négociations avec la Suisse», indique la ministre de l’économie. Un groupe de travail sino-helvétique a d’ailleurs déjà planché sur le sujet.

Comme d’autres, la Chine parie en partie sur les accords bilatéraux, alors que patinent les négociations multilatérales sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Jusqu’ici, elle ne discute qu’avec un seul pays de l’Association européenne de libre-échange (AELE) dont fait partie la Suisse: l’Islande. Quant aux discussions avec la Norvège, elles sont actuellement en phase préparatoire.

Dans la «NZZ am Sonntag», Doris Leuthard constate que «les Chinois sont très discrets sur leur stratégie de libre-échange». Mais si la Chine entame des discussions avec la Norvège, «nous ne voyons pas de raison pour qu’elle n’en fasse pas de même avec la Suisse».

«Officiellement, ils [les Chinois] nous ont dit que la Chine est trop inexpérimentée et la Suisse beaucoup trop intelligente», indique aussi la ministre.

Avec le Japon aussi

En parallèle à l’OMC, les accords de libre-échange sont l’un des piliers de la politique économique extérieure helvétique. La Suisse en a signé 15 par le biais de l’AELE et deux en bilatérale – avec l’Union européenne notamment.

Dans le journal dominical, la ministre souligne l’importance de ces accords «étant donné que nous ne sommes membre ni de l’Union européenne ni de la zone de libre-échange nord-américaine ni de la communauté asiatique».

En Asie, la Suisse pourrait rapidement s’entendre avec la Japon. Les premières rondes de tractations devraient débuter en mai et la négociation aboutir sur un accord d’ici un an, estime Doris Leuthard.

Chine, Brésil et Cie

Quant à la Chine, elle fait partie des pays BRIC, dont le gouvernement suisse a fait l’une de ses priorités stratégiques.

Ces pays – à forte croissance et qui, à eux quatre, pourraient peser la moitié de la production industrielle mondiale dans les prochaines 40 ans – sont le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine justement (d’où l’acronyme BRIC).

Dans le cadre de cette stratégie, Doris Leuthard s’est rendue au Brésil en février alors que les discussions en vue d’un accord économique entre l’AELE et l’Inde progressent.

«Bonnes» relations

La collègue des Affaires étrangères de Doris Leuthard a pour sa part signé un accord sur l’éducation et la recherche avec les autorités chinoises lors de son dernier voyage sur place en octobre.

Les deux pays ont aussi paraphé une déclaration d’intentions au contenu très large vouée à mieux structurer des relations déjà «bonnes», avait alors indiqué Micheline Calmy-Rey.

swissinfo et les agences

La première ambassade de Suisse en Chine a été ouverte à Pékin en
1957.

Après le traité commercial signé en 1974, les deux pays ont multiplié les échanges économiques, culturels et scientifiques.

Ils ont ainsi souscrit des accords pour la protection des investissements (1986), de collaboration scientifique et technologique (1989), de double imposition (1990), de protection des brevets (1992) et sur les fonds des capitaux à risque (1997).

La voie bilatérale a été suivie par quelques communes suisses qui entretiennent des liens étroits avec la Chine: la ville de Zurich est jumelée avec Kunming, celle de Lugano avec Beihai.

La Suisse et la Chine ont renoué, à fin 2003, le dialogue politique interrompu en 1999 à cause de la question tibétaine.

La Chine, sans Hong-Kong, représente le principal partenaire commercial de la Suisse en Asie, juste après le Japon.
Les exportations helvétiques en Chine s’élevaient à 415 millions de francs en 1990, elles ont atteint 3,5 milliards de francs en 2005.
Les importations chinoises en Suisse ont atteint 418 millions en 1990, elles ont grimpé à 3,4 milliards de francs en 2005.
Le montant des investissements directs des firmes suisses en Chine est estimé à 5 milliards de francs.
Environ 300 sociétés suisses sont installées en Chine.
La colonie suisse en Chine compte quelque 2500 personnes.

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