Ligue des champions: une innocence qui ne pardonne pas
(Keystone-ATS) Football – Avec le regard émerveillé d’enfants qui découvrent Disneyland, les Zurichois ont été trop « juniors » à l’Allianz Arena. Cette sorte d’innocence ne pardonne pas !
Paradoxalement, le seul à surnager face au Bayern fut le benjamin de l’équipe, Ricardo Rodriguez (18 ans). Le Champion du monde M17 s’est jeté dans la bataille le coeur vaillant face à Robben. Au point d’impressionner un recruteur de Newcastle venu à Munich chercher un latéral gauche capable de tenir tout de suite sa place en Premier League.
On aurait aimé que ses coéquipiers témoignent de la même ardeur. « Neuer (réd: le gardien du Bayern) n’a même pas sali son maillot, lâchait Johnny Leoni. Ne pas se procurer une seule occasion (ndlr: le FCZ n’a cadré aucun tir), c’est quand même fou. Physiquement, ils nous ont mangés. Avec ce 2-0, on s’en tire bien. Maintenant en foot, on ne sait jamais. Mardi pour le match retour, nous devons tout d’abord retrouver notre jeu. Et avoir le bonheur de marquer les premiers pour entretenir l’espoir ».
Auteur d’une parade extraordinaire à l’heure de jeu devant Lahm, Leoni plaidait toutefois coupable. Le Valaisan admet que sa responsabilité est engagée sur les deux buts. « Sur le premier, je dois sortir sur le corner pour empêcher l’action qui amène le centre de Robben et la tête de Schweinsteiger, explique-t-il. Sur le second, je suis trop avancé. Le problème, c’est que Robben l’a vu ».
Arjen Robben fut bien l’arme fatale des Bavarois. « Tout le monde sait qu’il repique vers le centre pour s’offrir une possibilité d’armer sa frappe du gauche, poursuit-il. Tout le monde le sait et pourtant nous avons été à notre tour piégés… Il faut reconnaître toutefois que le Bayern s’est montré impressionnant tant sur le côté droit que sur le côté gauche avec les plongées incessantes de Rafinha et de Lahm ».
Le poids des absences a joué pour le FCZ. Avec Philippe Koch, Margairaz et Alphonse, Urs Fischer déplorait à Munich le forfait de trois titulaires indiscutables. Trois joueurs qui n’auraient sans doute pas affiché la même candeur que leurs coéquipiers. « Je ne sais pas si ces absences ont pesé, souligne toutefois Leoni. L’écart entre les deux équipes était tout de même conséquent ce soir. Mais peut-être que si nous avions joué au complet, nous aurions pu mieux tenir le ballon ».