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Lourdes pertes pour Ascom

Juhani Anttila ne prévoit pas de nouvelles suppressions d'emplois pour 2003. Keystone Archive

Le groupe technologique bernois a essuyé une perte de 281 millions de francs l'an dernier.

Ascom n’arrive pas à mener aussi vite que prévu sa restructuration. De nouveaux sacrifices sont attendus en 2003.

«Le processus de cessions de certaines activités a été au point mort au cours des derniers mois 2002», a admis mercredi à Zurich le nouveau président de la direction du groupe, le Finlandais Juhani Anttila.

Pourtant, Ascom s’est encore allégé de plusieurs unités ces derniers mois, afin de se renflouer et de se recentrer.

En revanche, les acheteurs ne se bousculent pas pour la reprise de certaines divisions qu’Ascom veut encore revendre.

Ainsi, le groupe n’a pas trouvé preneur pour sa division PBX (centraux téléphoniques pour entreprises).

Une réduction d’effectifs

Quant à la cession d’Energy Systems (approvisionnement en énergie), «des pourparlers sont en cours», affirme Juhani Anttila, mais il ne préfère pas donner de date butoir.

Il faudra bien trouver des solutions. Car à terme, Ascom doit employer moins de 6000 personnes, contre 7300 actuellement et plus de 10 000 en 2001.

Cela dit, l’exercice 2002 a été moins douloureux que le précédent, qui s’était soldé par une perte de 395,5 millions de francs.

Le gouffre Powerline

Ce sont les difficultés du marché des télécommunications en général, qui handicapent Ascom.

De plus, le groupe doit supporter des frais de restructuration de 46 millions de francs (trois fois plus qu’en 2001), imputables surtout à l’échec de son système Powerline d’accès internet par la prise électrique.

A cela s’ajoutent les amortissements et des corrections de valeurs, suite à la réévaluation du parc immobilier pour un total de 86 millions de francs.

La seule éclaircie de l’exercice provient de la réduction de la dette, comprimée de 58% à 264 millions de francs.

Diminution des ventes

Le chiffre d’affaires de l’entreprise a atteint 2,066 milliards de francs, contre 3,14 milliards en 2001, en raison surtout des ventes d’activités. Ce qui représente une baisse de 13%.

Sur le plan opérationnel, le groupe reste nettement dans le rouge, avec un résultat négatif de 107 millions de francs (contre 124 millions en 2001).

La majorité des entités sont dans le rouge

Les secteurs New Technologies (Powerline notamment) et Transport Revenue (parcmètres, péages et automates à billets) ont chacun perdu 28 millions de francs, alors que PBX finissait dans le rouge à hauteur de 27 millions et qu’Energy Systems subissait une perte de 25 millions.

Depuis son lancement, Powerline a laissé un trou de plus de 100 millions de francs, reconnaît Juhani Anttila. Concrètement, Ascom n’emploie plus qu’une petite équipe sur ce projet et a choisi de céder à des tiers la technologie et la production sous licence de ce produit.

Ce n’est pas tout. Le secteur Transport Revenue a commis l’erreur de se lancer dans des projets pour lesquels il n’était pas prêt, explique son chef Riet Cadonau.

Pour exemple, dans les automates à billets, «sept projets critiques» ont été mis sur les rails, dont les coûts avaient été «massivement sous-évalués».

Pour 2003, Riet Cadonau promet de ramener la division sur le chemin de la rentabilité.

A l’échelle du groupe, Juhanni Anttila préfère ne pas avancer de prévision chiffrée. «L’objectif est de réduire les pertes», a-t-il dit, comme l’impose l’accord de financement conclu en décembre avec les banques.

Pour sortir de cette situation de gros efforts doivent être consentis. «Nous devons encore enlever du gras partout où c’est possible», relève le président de la direction.

De gros efforts à faire

Cependant, Ascom ne prévoit «pas pour le moment» de nouvelles compressions d’effectifs pour 2003, en plus des 500 suppressions d’emplois – dont 250 en Suisse – annoncées au mois de janvier.

Ces grosses pertes n’ont toutefois pas fait chuter le cours de l’action, au contraire. A Zurich, l’action gagnait 8,9%, mercredi en début d’après-midi.

Mais cela s’explique: les marchés ont probablement été convaincus par les résultats des trois divisions profitables du groupe.

Soit (Wireless Solutions, Security Solutions et Network Integration actives dans la communication vocale et la transmission de données), dont les résultats ont été meilleurs que prévu, explique un analyste de Lombard Odier Darier Hentsch (LODH).

swissinfo et les agences

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