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Lucerne dit adieu à la guerre froide

En 1987, l'exercice «Fourmi» avait permis de mettre le doigt sur les lacunes des installations du Sonnenberg. Keystone

L'opération «Ville dans la montagne» commence ce week-end. L'occasion de visiter, avant son démantèlement, le plus grand ouvrage de protection civile au monde, le tunnel du Sonnenberg.

Un démantèlement qui s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle conception de la protection civile, axée plutôt sur les catastrophes naturelles ou techniques et les situations d’urgence.

Le tunnel de Sonnenberg est situé à Lucerne, sur l’autoroute A2, qui relie l’Europe du sud à celle du nord. Un tunnel transformé en gigantesque abri de protection civile.

Chacun de ses tubes devait pouvoir accueillir 10.000 personnes et leur servir d’abri contre des attaques conventionnelles, chimiques ou atomiques.

Pour fermer ce refuge géant, des portes d’une épaisseur de 1,5 mètre et d’un poids de 350.000 kilos, censées pouvoir résister à la pression d’une bombe atomique d’une mégatonne explosant à un kilomètre de là…

Entre les tubes se trouve une vaste «caverne» de 7 étages incluant un poste de commandement, un hôpital d’urgence avec salle d’opération, un studio de radio, ainsi que plusieurs locaux à usages multiples.

«Ville dans la montagne»

Du 2 septembre au 2 octobre, la population peut prendre congé de cette gigantesque installation, monument de la Guerre froide.

Dans les années 60, la ville de Lucerne manquait de locaux de protection civile. Un problème résolu à l’occasion de la construction de l’A2 et du tunnel du Sonnenberg.

Lucerne faisait alors d’une pierre deux coups: la Confédération participait ainsi et aux coûts de l’autoroute, et à ceux, très élevés, de l’abri (environ 40 millions de francs).

Inauguré en 1976 – et contesté dès son origine – cet abri ne subsistera désormais que sous la forme d’infrastructures pouvant accueillir environ 2000 personnes dans la zone de la «caverne».

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Protection civile

Ce contenu a été publié sur L’éventail des activités de la protection civile comprend des tâches de protection, d’assistance et d’appui de la population civile. Ses membres ont pour tâche de protéger non seulement les personnes mais également les biens culturels. En outre, ils soutiennent les organes de conduite et remettent en état les infrastructures lorsque c’est nécessaire. L’obligation de servir…

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Utilisation difficile

L’utilisation concrète d’un tel lieu n’aurait pas été sans poser de problèmes: la concentration de 20.000 personnes dans cet espace aurait sans doute suscité aussi bien des problèmes psychiques que de logistique.

«La prise en charge des gens aurait été presque impossible à cette échelle. Les problèmes auraient été proportionnels à la dimension du lieu», constate Moritz Boschung, chef de l’information de l’Office fédéral de la protection de la population, auprès de swissinfo.

Des standards élevés

Même sans les abris lucernois, la Suisse gardera un haut niveau en matière de protection civile. Elle compte environ 270.000 abris. «C’est environ 95% de la population qui a à sa disposition des abris modernes», relève Moritz Boschung.

Une comparaison internationale n’est pas aisée, puisque les concepts varient d’un pays à l’autre. «Nous savons toutefois que nous avons atteint des standards élevés. C’est surtout en Europe du nord qu’on trouve une protection équivalente», constate-t-il.

swissinfo, Etienne Strebel
(Traduction et adaptation de l’allemand: Bernard Léchot)

Les effectifs de la protection civile en Suisse s’élèvent à environ 120.000 personnes.
Dans un abri, chaque individu dispose de 1 mètre carré et de 2,5 mètre cube.
Les locaux de protection civile sont utilisés lors de catastrophes comme logements d’urgence.
En cas de conflit armé, une place doit être à la disposition de chaque individu, près de son domicile.

La nouvelle Loi fédérale sur la protection de la population et sur la protection civile est en vigueur depuis le 1er janvier 2004.

La protection de la population a pour but de protéger la population et ses bases d’existence en cas de catastrophe, en situation d’urgence ou en cas de conflit armé, ainsi que de limiter et de maîtriser les effets d’événements dommageables.

Les organisations partenaires suivantes collaborent au sein de la protection de la population: la police, les corps de sapeurs-pompiers, les services de la santé publique, les services techniques, la protection civile.

La responsabilité principale revient aux cantons. Ils organisent la protection de population avec les municipalités et les régions. Ils règlent notamment l’instruction et la conduite, ainsi que les interventions des organisations partenaires.

En accord avec les cantons, la Confédération peut assurer la coordination et, le cas échéant, la conduite en cas d’événements touchant plusieurs cantons, l’ensemble du pays ou des régions frontalières.

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