Des perspectives suisses en 10 langues

Menace sur la Genève internationale

Le siège genevois de l'ONU est -il en danger? Keystone Archive

Dans le cadre de son processus de réforme, l'ONU projette de regrouper ses centres d'information européens en un seul endroit.

Bruxelles semble favorite. Mais cette éventualité fait bondir la Suisse qui accueille à Genève le siège européen de l’ONU.

«La Suisse est favorable à ce projet de regroupement des centres d’information. Mais il est clair qu’il ne peut se faire qu’à Genève», affirme le tout nouvel ambassadeur de Suisse auprès de l’ONU, Jean-Marc Boulgaris.

Le 30 octobre prochain à New York, la Suisse va donc fermement défendre ses intérêts et ceux de la Genève internationale, lors du débat sur la question à l’Assemblée générale des Nations Unies.

Les Etats membres de l’ONU vont en effet se prononcer sur un projet de réforme de leur institution. Un programme rédigé par la Canadienne Louise Fréchette, bras droit du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan et signé par Kofi Annan, lui-même.

Inquiétude européenne

C’est un passage bien précis de ce rapport – celui consacré à l’amélioration de l’information – qui suscite l’inquiétude de Berne ainsi que d’autres capitales européennes, en particulier Berlin.

«Dans un premier temps, je me propose de rationaliser et de regrouper les 13 centres d’information situés en Europe occidentale en un centre régional», lâche en effet Kofi Annan dans ce rapport.

Le rapport ne mentionne pas le lieu de ce regroupement. Mais, de source diplomatique, on affirme que ce centre européen devrait prendre place à Bruxelles.

«Certaines personnes à New York penchent effectivement pour Bruxelles», confirme Jean-Marc Boulgaris. Un choix qui risque de faire de l’ombre au siège genevois de l’ONU et à son service de l’information.

Marie Heuzé, la responsable de ce service, précise toutefois qu’il n’est pas directement affecté par cette réforme.

Emprise anglo-saxonne

«Une rationalisation de l’information au niveau européen, poursuit Marie Heuzé, est toujours souhaitable. Mais elle ne devrait pas se faire au détriment des sensibilités variées des différents pays européens. Une diversité que les 13 centres actuelles permettent de refléter».

De source diplomatique, on craint même que cet appauvrissement du réseau d’information de l’ONU aboutisse à une main-mise de la sensibilité anglo-saxonne sur l’information.

De son coté, l’ACANU (l’association genevoise des journalistes accrédités à l’ONU) fait également valoir que les 700 journalistes basés à Bruxelles sont déjà submergés par les communiqués de l’Union européenne et de l’OTAN.

Ce qui n’est pas le cas des journalistes basés à Genève. Leur spécialité, à eux, concerne précisément les affaires onusiennes.

swissinfo/Frédéric Burnand à Genève

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision