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Michel Soutter et Anthony Quinn à la Cinémathèque

Onze projections pour évoquer le cinéaste Michel Soutter. Keystone Archive

Quel dénominateur commun entre Anthony Quinn, Michel Soutter, la Planète des singes et les Asiatiques dans le cinéma américain? La rentrée de septembre à la Cinémathèque suisse, à Lausanne.

Soudain, Lausanne vous prend un petit air de Locarno… Car le public lausannois pourra découvrir cet automne l’essentiel de la rétrospective présentée cette année par le Festival, dédiée aux Asiatiques dans le cinéma américain.

Une autre série de projections est un clin d’œil à la sortie de la «Planète des singes» de Tim Burton, présentée en première internationale à Locarno: cinq adaptations du livre de Pierre Boulle, tournées entre 1968 et 1973.

Zorba is back

Mais ce sont à deux hommes de cinéma, à mille lieues l’un de l’autre, que la Cinémathèque consacre ses principaux temps forts de la rentrée. L’un est né en 1915 au Mexique, et décédé cette année, le 3 juin dernier. Avant de devenir l’une des plus belles gueules du cinéma, il fut séminariste, chauffeur, contremaître et boxeur.

Anthony Quinn, a prêté sa formidable présence a quelque 135 films en 65 ans. Il a débuté à Hollywood en 1936 comme figurant, puis a multiplié les seconds rôles avant d’être consacré au début des années 50.

Le programme qui lui est dédié comprend 22 films, s’étageant de 1938 jusqu’aux années 80. Parmi eux figurent «L’Evadé d’Alcatraz», «La Strada», «Attila, fléau de Dieu», «La vie passionnée de Van Gogh» ou bien sûr «Zorba le Grec».

Soutter le poète

Michel Soutter, disparu il y a dix ans, s’est orienté vers l’image au cours des années 60, notamment en formant à Genève avec Tanner, Goretta, Roy et Lagrange, le fameux «Groupe 5», un collectif de production qui fera largement parler de lui dans les années 70, et qui reste dans les mémoires comme l’un des temps forts (le temps fort?) du cinéma romand.

Soutter a débuté par la télévision avant de passer au grand écran: «La lune avec les dents», en 1966. Puis notamment, «James ou pas» (1970), «Les Arpenteurs» (1972), «L’amour des femmes» (1981), «Signé Renart» (1985). «’Les Arpenteurs’ surprennent par sa liberté de ton», écrit Jean Tulard dans son Dictionnaire du cinéma.

«Il nous manque parce qu’il y avait quelque chose qui faisait qu’avec lui, le temps s’arrêtait» disait Jean-Luc Bideau il y a quelques années. Avant d’ajouter: «Pour moi, Soutter, c’est peut-être le souvenir le plus beau de l’intelligence d’un texte et d’une image. Je crois que mes deux plus beaux films, c’est ‘James ou pas’ et ‘Les Arpenteurs’».

A Lausanne, l’hommage consacré au cinéaste genevois est intitulé «Michel Soutter – tous ses films de cinéma, plus quelques autres». Onze oeuvres sont projetées.

A noter encore que l’ancien directeur de la Cinémathèque, Freddy Buache, vient de publier une biographie de Michel Soutter, co-éditée par la Cinémathèque suisse et les Editions l’Age d’Homme. Il viendra en parler jeudi soir au Casino de Montbenon.

Bernard Léchot

Projections chaque jour à 15h., 18h30 et 21h.; réservations: 021/331 01 02, l’après-midi.

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