Michel Tabachnik relaxé en appel
La cour d'appel de Grenoble (France) a relaxé mercredi Michel Tebachnik qui était soupçonné d'association de malfaiteurs dans le cadre de l'affaire du Temple solaire.
Le chef d’orchestre franco-suisse était accusé d’avoir poussé des adeptes de la secte au suicide au travers de ses écrits ésotériques.
Michel Tabachnik était jugé dans le dossier visant la mort de 74 adeptes de la secte de l’Ordre du Temple solaire (OTS) de 1994 à 1997. Poursuivi pour «participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre des assassinats», il se voyait reprocher d’avoir incité les adeptes de la secte à se suicider ou à accepter une mise à mort, par ses écrits ou ses discours.
Le 25 juin 2001, en première instance, le tribunal correctionnel de Grenoble avait relaxé le chef d’orchestre, contre l’avis du parquet qui avait demandé cinq ans de prison ferme. Ce dernier avait fait appel.
Mais le parquet général de Grenoble avait abandonné implicitement l’accusation le 31 octobre dans un réquisitoire de deux heures et demie. L’avocat général Jean-Pierre Mélendez avait en effet estimé que le prévenu, seule personne jamais poursuivie dans cette affaire, n’était pas un membre important de la secte.
Pas de preuve
«La preuve fait défaut de ce que Michel Tabachnik a participé sciemment à l’organisation du crime», dit le jugement rendu mercredi.
Me Francis Szpiner, avocat du chef d’orchestre qui dénonçait un «délit d’opinion», s’est réjoui de la décision de la cour. «J’espère que ce jugement mettra un terme à une trop longue affaire et que désormais Michel Tabachnik pourra se consacrer à la musique. Il a été par deux fois totalement mis en cause», a-t-il déclaré.
Me Szpiner a souligné que «beaucoup de gens» avaient «ait pression pour que son client ne soit pas engagé comme chef d’orchestre dans certaines villes. «Maintenant, tout cela n’a plus lieu d’être», s’est-il réjoui.
La justice en accusation
En revanche, Alain Vuarnet, qui a perdu sa mère et son frère en 1995 dans le Vercors, a regretté les carences de la justice dans ce dossier. «Il y a eu quand même 74 morts dans le Vercors, il doit bien y avoir une responsabilité là-dedans», a-t-il dit aux journalistes.
«Aujourd’hui, celui qui perd de façon irrévocable, c’est le juge Fontaine qui a mal fait son boulot. La justice avait la possibilité d’être courageuse, de dire qu’elle s’était trompée et de permettre de rouvrir le livre», a-t-il avancé.
swissinfo et les agences
1983: fondation à Genève d’un ordre réunissant divers groupes ésotériques. En 1990, la secte prend le nom d’Ordre du temple solaire (OTS).
30.9.94: un Suisse, sa femme et leur fils sont assassinés à Morin Heights, au Québec. Quatre jours après, un couple suisse est retrouvé mort dans la même localité.
5.10.94: 48 corps sont découverts dans les villages suisses de Cheiry et de Salvan. Les fondateurs de l’OTS Marc Jouret et Joseph Di Membro font partie des victimes.
23.12.95: 16 membres de l’OTS sont retrouvés tués dans le massif du Vercors, en France.
3.4.96: l’enquête suisse conclut qu’aucun responsable des massacres n’a survécu.
22.3.97: les corps de cinq personnes sont retouvés à St-Casimir, au Québec.
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