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Micheline Calmy-Rey plaide pour la transparence

Micheline Calmy-Rey, ministre des Afffaires étrangères:«Les problèmes internationaux sont devenus les problèmes de tous». Keystone

La cheffe de la diplomatie suisse entend poursuivre une politique étrangère «ouverte et transparente».

La conclusion des bilatérales bis et le soutien à l’Initiative de Genève figurent parmi ses priorités, a indiqué la Conseillère fédérale jeudi à Berne.

«Les problèmes internationaux sont devenus les problèmes de tous (…) Il n’est aujourd’hui plus possible de concevoir une politique étrangère à l’abri des regards», a relevé la cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), à l’occasion d’une conférence de presse bilan de son département.

«Plus que la discrétion, c’est parfois la visibilité et l’action qui servent», a déclaré Micheline Calmy-Rey.

La conseillère fédérale est allée jusqu’à justifier ses voyages à l’étranger. «Notre capacité à défendre avec succès notre sécurité et notre bien-être sont aussi liés à notre capacité à être présents et considérés sur la scène internationale».

«La politique commerciale ne peut pas tenir lieu à elle seule de politique étrangère», a aussi affirmé Micheline Calmy-Rey.

En avril 2003, la conseillère fédérale avait déjà défendu une diplomatie «publique» et «visible». Ce qui – en pleine guerre d’Irak – lui avait alors valu des critiques. Notamment de la part de la Commission de politique extérieure du Conseil des Etats (Chambre des cantons).

La priorité européenne

Evoquant l’Allemagne, avec qui la Suisse a connu récemment des tensions, la conseillère fédérale a indiqué que la politique européenne figure parmi ses priorités.

Le but de la Suisse est de conclure les bilatérales bis «dans les semaines à venir», a-t-elle indiqué au lendemain de la présentation par le Conseil fédéral des points encore en suspens entre Berne et Bruxelles.

Micheline Calmy-Rey a toutefois tenu à rappeler que la politique européenne de la Suisse allait «bien au-delà de la négociation d’accords bilatéraux».

La Confédération construit les Nouvelles lignes ferroviaires alpines (NLFA) pour l’Europe, a relevé la conseillère fédérale. Et elle intervient dans les Balkans en participant aux efforts de stabilisation (Swisscoy).

Selon la ministre, la coopération suisse avec l’Europe de l’Est est une action de solidarité «qui se trouve être dans notre propre intérêt mais également dans celui de l’Europe».

Un motif d’énervement

«Ça m’énerve, a ajouté la ministre sur les ondes de la Radio suisse romande, quand on dit que la Suisse est une île au milieu de l’Europe, qu’elle est égoïste, qu’elle pique des avantages sans contrepartie».

Quant à une possible adhésion, la cheffe du DFAE a répété qu’elle ne pourrait se faire «qu’en pleine connaissance de cause». Le Conseil fédéral présentera un rapport détaillé sur les avantages et les inconvénients, a-t-elle rappelé.

En dehors de l’Europe, la politique de paix figure en tête de l’agenda de la cheffe de la diplomatie. Micheline Calmy-Rey a notamment fait référence à l’Initiative de Genève.

Le contexte actuel – à l’échelle internationale comme sur le terrain – «n’est guère réceptif» à ce plan de paix alternatif soutenu par Berne, a reconnu la conseillère fédérale.

Et il faut s’attendre à «une traversée du désert» avant que le document ne puisse être débattu dans un climat favorable.

«Je n’en conserve pas moins foi» en cette initiative, a déclaré la cheffe du DFAE, qui devait rencontrer Yasser Abed Rabbo, membre exécutif de l’OLP, et Avraham Burg, membre de la Knesset, jeudi après-midi à Berne.

Le chemin onusien

Micheline Calmy-Rey s’est également exprimée sur l’Irak. Elle s’est dite «très préoccupée» par la situation qui y prévaut, notamment en ce qui concerne les enlèvements.

Fidèle à sa ligne, la conseillère fédérale l’a répété: la Suisse souhaite que l’ONU se charge de «l’avènement d’un nouvel Irak démocratique».

Berne est prêt à s’engager dans ce processus, au-delà de l’aide humanitaire, a-t-elle assuré.

swissinfo et les agences

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