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Naissance d’un syndicat mamouth nommé UNIA

Cris et acclamations ont marqué la naissance d'UNIA. Keystone

Le plus grand syndicat de Suisse est né samedi à Bâle. Les délégués du SIB, de la FTMH et de la FCTA ont accepté la fusion dans UNIA.

Cette journée historique permet au syndicalisme suisse de s’adapter à la nouvelle donne du monde du travail.

Près de 1.300 délégués réunis samedi à Bâle ont officiellement donné naissance à UNIA, le plus grand syndicat de Suisse. Tous deux élus à la présidence, Vasco Pedrina et Renzo Ambrosetti ont prôné la combativité pour enfourcher l’un de leurs chevaux de bataille, l’extension de la protection conventionnelle des travailleurs.

En ouverture du congrès fondateur, les délégués ont été salués par le président de l’Union syndicale suisse (USS) et député socialiste Paul Rechsteiner, par l’ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss et par le conseiller d’Etat bâlois Hans Martin Tschudi.

Une fois n’est pas coutume, le terme de «fusion» ouvre des perspectives positives pour les salariés, a déclaré Paul Rechsteiner.

Micheline Calmy-Rey compréhensive

Elle aussi présente à Bâle, la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey a décrit comme indispensable la participation des syndicats à l’environnement social et économique. Elle a affiché de la compréhension face aux craintes de dumping social et salarial, estimant que des mesures efficaces s’imposaient.

Le vote sur la fusion n’a rencontré qu’une opposition et quatre abstentions. La présidence d’UNIA a été unanimement attribuée à Vasco Pedrina et à Renzo Ambrosetti.

Les syndicalistes et députés socialistes Jean-Claude Rennwald et André Daguet figurent notamment au sein de l’équipe dirigeante.

Stratégie offensive

Le nouveau géant syndical compte notamment s’engager activement dans la vie politique. «UNIA incarne une nouvelle stratégie, à caractère offensif, pour la cause syndicale», a déclaré Vasco Pedrina.

Le Tessinois estime que le nouveau syndicat propose une réponse à la cupidité croissante des employeurs qui bénéficient du soutien de la «droite conservatrice». UNIA veut être «la voix forte d’en bas» en prenant la défense des trois quarts de la société dominés par un quart de privilégiés.

Aux côtés de l’Union syndicale suisse, UNIA entend se battre pour obtenir la retraite à la carte dès 62 ans et pour faire reconnaître le droit du travail jusqu’à la retraite.

Le géant syndical veut également l’extension de la protection conventionnelle à l’ensemble des salariés. D’ici 2008, le «supersyndicat» entend lutter pour de meilleures conventions collectives de travail (CCT) et pour que davantage de salariés y soient soumis.

Menace de référendum

Le congrès des délégués a également approuvé une résolution demandant que le Conseil fédéral, le Parlement et les employeurs adoptent des mesures contre le risque de sous-enchère salariale inhérent à l’introduction de la libre circulation des personnes.

Dans le cas contraire, un référendum sera déposé en début d’année prochaine. Une autre résolution demande une lutte accrue contre le chômage des jeunes ainsi que la création de places d’apprentissage supplémentaires.

Le nouveau syndicat appelle à une première manifestation le 30 octobre à Berne contre le dumping salarial.

swissinfo est les agences

Issu de la fusion des syndicats SIB, FTMH, FCTA, unia et «actions unia», UNIA fédère 200’000 personnes dans 60 branches professionnelles.
Il couvre une large palette du tertiaire au travers des branches de l’industrie, du bâtiment, de la vente, des transports ou de l’alimentation.

– Vendredi à Bâle, les délégués du SIB, de la FTMH et de la FCTA ont accepté la dissolution et la fusion.

– Samedi, le Congrès de fusion a créé UNIA, le plus grand syndicat de Suisse, avec plus de 200’000 membres.

– Ils ont nommé le comité directeur composé de onze membres.

– Renzo Ambrosetti et Vasco Pedrina ont été élus co-présidents.

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