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Natalie Rickli, députée et étoile montante de la droite nationaliste

A Berne, la trentenaire Natalie Rickli défendra ses idées néo-libérales et anti-européennes. Keystone

Lundi, 70 nouveaux parlementaires fédéraux ont fait leurs premiers pas sous la Coupole. Parmi eux, Natalie Rickli, jeune figure victorieuse de l'Union démocratique du centre (UDC) aux dernières élections fédérales.

Cette spécialiste des médias électroniques, qui vit à Winterthour, a connu une ascension politique fulgurante dans le canton de Zurich.

Avec 146’742 suffrages, Natalie Rickli force le respect. Jusqu’auprès des ténors de l’Union démocratique du centre (UDC, droite nationaliste) – son parti – comme les Zurichois Bruno Zuppiger (55 ans), Hans Kaufman (59 ans) et Ulrich Schlüer (63 ans), tous réélus cet automne au Conseil national (Chambre basse).

Comment cette jeune femme, qui se distingue professionnellement des autres démocrates du centre, réussit-elle à s’entendre avec ces messieurs?

«Je ne me suis jamais posé la question. Cela fait longtemps que je suis membre de ce parti. C’est plutôt une préoccupation des médias», répond-elle à swissinfo.

Tirer à la même corde

Natalie Rickli partage en effet leurs valeurs et a l’impression de tirer à la même corde. Et cela même si l’UDC a souvent véhiculé l’image d’un parti d’hommes âgés et de paysans. «Et les médias l’ont souvent décrit ainsi», note-t-elle en précisant: le parti compte de nombreux jeunes, qui ont aussi du succès.

La trentenaire a toutefois conscience de se mouvoir dans d’autres sphères professionnelles que de nombreux membres et électeurs de l’UDC. Cheffe de produit d’une agence de médias électroniques, elle s’y connaît mieux en Internet et en budgets publicitaires qu’en subventions agricoles et en subsides régionaux pour la betterave à sucre.

«Ma connaissance des médias est un avantage. A Berne, la politique des médias sera certainement un de mes thèmes de prédilection, assure-t-elle. Je défendrai une politique libérale dans ce domaine, notamment en cherchant à renforcer les médias privés et en m’engageant contre des interdictions de la publicité.»

Pour un marché mondialisé

Même si elle est favorable à l’ouverture des marchés, Natalie Rickli se montre critique par rapport à une Europe supraétatique. «Je ne vois pas de contradiction entre les avantages du marché, également dans les médias, et la revendication d’une politique autonome de la Suisse.»

A ses yeux, la bataille autour de l’introduction de nouvelles technologies électroniques dans l’Union européenne (UE) illustre clairement la manière dont la bureaucratie de Bruxelles et les Etats membres bloquent la situation.

Vote électronique pour la 5e Suisse

Malgré son opposition à l’UE, la toute nouvelle conseillère nationale UDC partage l’avis de nombreux Suisses de l’étranger. Notamment en ce qui concerne les procédures de vote et d’élections: «Le vote électronique mais aussi la cyberadministration sont des questions importantes.»

Et d’assurer que la Suisse est admirée à l’étranger pour son indépendance, sa démocratie directe et sa liberté. «Je m’engagerai pour cela à Berne.»

Son âge n’empêche pas Natalie Rickli d’avoir vu du pays. Sa famille compte des Suisses de l’étranger, jusqu’en Nouvelle-Zélande. «On rencontre souvent des Suisses de l’étranger lorsque l’on voyage. L’échange d’idées avec eux est toujours très intéressant.»

Pour l’anglais dès le primaire

Du coup, les idées et convictions de Natalie Rickli ne suivent pas toujours la ligne du parti. Contrairement à la plupart des démocrates du centre, elle est favorable à l’introduction de l’anglais comme première langue étrangère à l’école primaire, au vu des exigences de l’économie.

Si la jeune femme plaide pour le maintien du système de formation actuel, elle en critique certains aspects: «Je suis favorable au fédéralisme. Mais dans certains domaines, comme celui des manuels scolaires, il faudrait que les choses soient réglées au niveau supracantonal.»

Mais elle estime que les problèmes dans les écoles sont moins dus à la diversité des manuels scolaires qu’à celle des élèves et qu’aux «nombreux élèves de langue étrangère, à la surcharge des enseignants, au manque d’éducation des parents et à la violence des jeunes.»

Un faible pour l’AC Milan

Plutôt atypique, la jeune politicienne aime le foot. Au point d’avoir un billet pour la saison de l’AC Milan et de passer le week-end dans la capitale lombarde dès que le travail le lui permet.

Mais l’amère défaite de l’équipe suisse de foot contre le Nigeria, l’hiver et Noël ne suscitent pas son enthousiasme pour l’Euro 2008. «Mais je pense que la liesse des Suisses viendra.» En espèrant que la Suisse gagne. «Sinon, je suis pour l’Italie!»

swissinfo, Alexander Künzle
(Traduction et adaptation de l’allemand: Abigail Zoppetti)

Conseil national 2007 (2003):
nouveaux élus: 25% (29,5%)
proportion de femmes: 29% (25%)
moyenne d’âge: 51,3 ans (51,6 ans)
le plus jeune membre: 25,1 ans (25,5 ans)
membre le plus âgé: 76,2 ans (69,2 ans)
avec 2,5% de députés affichant une vingtaine d’années, le parlement suisse n’est pas représentatif de la pyramide d’âge de la population helvétique. Il est néanmoins plus jeune que les parlements italien ou français.

Natalie Rickli, 31 ans siège à la Chambre du peuple sous les couleurs de l’Union démocratique du centre (UDC).

Avec 28,8% d’élus, l’UDC compte le plus grand nombre de représentants aux Chambres fédérales.

Natalie Rickli a adhéré aux Jeunes UDC en 1996. Elle a été présidente des Jeunes UDC du canton de Zurich de 1998 à 2000.

En 2000, elle entre dans le comité directeur de la section zurichoise (cantonale) de l’UDC. La même année, elle adhère également à l’Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN).

Natalie Rickli a en outre été conseillère municipale de Winterthour de 2002 à 2007. Elle est députée cantonale depuis mai 2007.

Nouveaux élus nés dans les années 1980:
Bastien Girod, 1980 (Verts), Christian Wasserfallen, 1981 (PRD), Lukas Reimann, 1982 (UDC).

Nouveaux élus nés dans les années 1970:
Adèle Thorens-Goumaz, 1971 (Verts), Ada Marra, 1973 (PS), Andrea Geissbühler, 1976 (UDC), Natalie Rickli, 1976 (UDC), Antonio Hodgers, 1976 (Verts), Tiana Angelina Moser 1979 (Ecologie libérale).

Nés dans les années 1970 et réélus au National:
Isabelle Moret, 1970 (PRD), Christian Levrat, 1970 (PS), Chantal Galladé, 1972 (PS), Ursula Wyss, 1973 (PS), Roger Nordmann, 1973 (PS), Toni Brunner, 1974 (UDC), Christa Markwalder Bär, 1975 (PRD), Pascale Bruderer, 1977 (PS), Evi Allemann, 1978 (PS), Jasmin Hutter, 1978 (UDC).

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