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Naufrages de migrants en Grèce: au moins 21 morts

La Mer Egée, près de l'île de Samos, est un des principaux points de passage en Méditerranée. KEYSTONE/AP/PETROS GIANNAKOURIS sda-ats

(Keystone-ATS) Le bilan de deux naufrages meurtriers au large des îles de Samos et d’Eubée en mer Egée s’est alourdi mercredi à 21 morts. Des dizaines de migrants sont présumés portés disparus, selon les gardes-côtes.

Après avoir découvert treize corps jeudi en fin matinée au large d’Eubée, les patrouilleurs des garde-côtes ont annoncé quelques heures plus tard avoir retrouvé sept nouveaux corps au large d’Eubée, près d’Athènes, où un voilier s’était retourné mardi matin pris par de forts vents de 50 km/heure.

Le nombre de rescapés de ce naufrage qui a fait jusqu’ici vingt morts, s’élève à douze hommes, qui ont été transférés sains et saufs par les patrouilleurs grecs à Karystos, ville dans le sud d’Eubée.

Selon leurs déclarations 68 personnes se trouvaient à bord de ce voilier qui avait appareillé des côtes occidentales turques.

Par ailleurs, le naufrage d’un bateau gonflable au large de l’île de Samos dans l’Est de l’Egée lundi soir a fait jusqu’ici un mort et sept présumés portés disparus selon les déclarations des cinq rescapés, ont indiqué les garde-côtes.

Tensions récurrentes

C’est un patrouilleur des garde-côtes turcs naviguant dans la zone, qui avait repêché ce corps en entrant illégalement « dans les eaux grecques », selon la police portuaire grecque.

Les autorités grecques ont protesté mardi contre la présence du patrouilleur turc qui a « voulu provoquer un incident » en Egée, théâtre de tensions récurrentes entre les deux voisins, Athènes et Ankara, a indiqué mardi Yannis Plakiotakis, ministre de la Marine marchande.

Les recherches pour retrouver les dizaines de personnes présumées portées disparues dans ces deux naufrages se poursuivaient mercredi après-midi, ont indiqué les garde-côtes grecs.

Hausse des arrivées

Ces nouveaux drames interviennent moins d’un mois après un naufrage meurtrier en mer Egée. Le 11 octobre, au moins trente personnes sont mortes dans deux naufrages au large des îles de Lesbos et de Cythère.

Selon des données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 299 personnes ont péri ou sont portées disparues en Méditerranée orientale depuis le début de 2022 jusqu’ici contre 111 au total l’année dernière.

La Grèce, l’Italie et l’Espagne comptent parmi les principaux pays d’arrivée pour les migrants venus d’Afrique et du Proche-Orient désireux de gagner l’Union européenne.

Au cours des neuf premiers mois de cette année, la Grèce a connu une augmentation de 80% du nombre d’arrivées de migrants venant de la Turquie voisine par rapport à la même période en 2021, selon les données officielles.

Les garde-côtes grecs ont fait état du sauvetage d’environ 1500 personnes contre moins de 600 l’année dernière, selon les données officielles.

Le ministre grec des Migrations et de l’Asile, Notis Mitarakis, a de nouveau renvoyé mardi la responsabilité de ces naufrages sur la Turquie qui laisse « les passeurs turcs profiter des eaux internationales en mer Egée pour envoyer les migrants et réfugiés en Italie ».

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