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Nestlé renverse la vapeur au Brésil

Nestlé et son patron Peter Brabeck (au centre) avaient annoncé la reprise de Garoto en 2002. Keystone Archive

Le gendarme de la concurrence brésilien revient sur le veto qu’il avait opposé en février au rachat par Nestlé du chocolatier Garoto.

Ce contenu a été publié le 16 juillet 2004 - 12:10

Une nouvelle décision sera prise sur ce dossier à la fin du mois. Le résultat d’un intense lobbying engagé par la multinationale suisse.

Annoncée en février 2002, l’acquisition du Brésilien Garoto (numéro trois du secteur chocolatier) par Nestlé (alors numéro deux) n’a pas fini de susciter des remous dans les milieux juridiques.

La transaction - qui atteint 231 millions de francs - avait été condamnée en février dernier par le Conseil Administratif de Défense Economique (Cade), l’organe du ministère de la Justice chargé de faire respecter les règles de la concurrence.

L’argument dudit Cade: un regroupement des deux entreprises conduirait à une concentration excessive du marché.

En conséquence, Nestlé s’était vu imposer la cession de Garoto à un nouveau concurrent. Et ce, dans les 6 mois. Cadbury-Schweppes et Mars avaient aussitôt manifesté leur intérêt.

Une acquisition stratégique

Mais Nestlé ne s’est jamais avouée vaincue. Il faut dire que la multinationale a toujours considéré l’acquisition de Garoto comme stratégique pour développer ses exportations à partir du Brésil.

Et de fait, elle est parvenue à débloquer la situation. Pour ce faire, Nestlé a proposé au Cade un plan de désinvestissement significatif. Il s’agit en clair de vendre certains actifs de Garoto, vente censée lui éviter la remise en cause du principe même de l’acquisition.

La suspension du veto est donc considérée comme «positive» par les dirigeants de Nestlé, même s’il s’agit seulement d’une victoire d’étape dans le marathon juridique en cours.

Toutes les énergies mobilisées

Pour pousser le shérif de la concurrence à revoir sa position, la firme de Vevey a mobilisé toutes les énergies. Elle a notamment promis le maintien d’emplois aux élus locaux de la région d’implantation de Garoto.

Conséquence: le gouverneur de l’Etat d’Espirito Santo - proche du président Lula - ainsi que des parlementaires ont plaidé la cause du rapprochement entre les deux chocolatiers.

Le groupe suisse a également rappelé au gouvernement brésilien les lourds investissements déjà engagés dans le pays. Un outil de production qui lui a permis de réaliser l’an dernier un chiffre d’affaires de l’ordre de 3,9 milliards de francs suisses.

Selon la presse locale, un émissaire de Vevey aurait même frappé directement à la porte du gouvernement il y a quelques semaines…

swissinfo, Thierry Ogier, Sao Paulo

Faits

Nestlé possède 25 usines au Brésil
Elle y emploie 15’000 personnes
Garoto, qu’elle souhaite avaler, en occupe 3000
Ce rachat donne à Nestlé une part de 53,7% sur le marché brésilien, selon une étude d’AC Nielsen
Le gendarme de la concurrence brésilien devrait se déterminer le 28 juillet prochain

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