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Nicolas Hayek à nouveau mis sous pression

Nicolas Hayek va devoir maintenir le niveau de ses livraisons d'ébauches aux clients hors de Swatch Group. Keystone

La Commission de la concurrence contraint ETA SA à maintenir le niveau de ses livraisons après le 1er janvier 2003.

Des mesures provisionnelles ont été négociées dans l’affaire des livraisons d’ébauches aux clients hors de Swatch Group.

L’affaire avait fait grand bruit dans le monde horloger cet été. Nicolas Hayek, le patron de Swatch Group, fournisseur principal des mouvements mécaniques et des ébauches de mouvements pour grand nombre d’horlogers helvétiques lançait un pavé dans la mare.

Il annonçait que, dès le début de 2003, sa filiale ETA, à Soleure, allait diminuer ses livraisons d’ébauches de mouvements. Et cette diminution ira progressivement jusqu’à un arrêt total dès 2006.

Une véritable levée de boucliers

Dans la foulée, le groupe horloger annonçait toutefois qu’il était prêt à fournir des mouvements terminés aux clients qui ne seraient plus livrés en ébauches.

Cette décision avait provoqué une véritable levée de boucliers et un certain nombre de clients d’ETA avaient saisi la Commission de la concurrence (Comco). Ils accusaient le groupe horloger de Nicolas Hayek d’abuser de sa position dominante.

Pour l’instant, l’affaire est en instruction. Mais comme le début de l’année 2003 est à la porte, la Comco se devait de prendre des mesures provisionnelles. Elle l’a donc fait, à l’amiable avec la maison ETA, précise-t-elle.

Ainsi, la fabrique d’ébauches continuera, dès le 1er janvier 2003 et jusqu’à ce que l’enquête de la Comco soit terminée, à livrer, sans restrictions, des ébauches à ses clients actuels.

Pas de vainqueurs

Cela signifie que les livraisons représentant actuellement 85% sous forme d’ébauches et 15% sous forme de mouvements terminés devront se poursuivre un certain temps.

Cela dit cette décision n’est ni une victoire pour le Swatch Group, ni pour ses pourfendeurs. Elle est tout simplement une mise entre parenthèses d’un phénomène qui, à terme, est inéluctable.

Il n’est en effet pas crédible de penser que l’on pourra longtemps encore imposer au Swatch Group de livrer des ébauches à ses concurrents alors qu’il est le seul à supporter les investissements très lourds que nécessite une telle production.

Il serait temps, par ailleurs, qu’une partie de l’industrie horlogère suisse prenne ses responsabilités et accepte d’investir aussi dans le moteur des garde-temps.

swissinfo/Eric Othenin-Girard

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