Des perspectives suisses en 10 langues

Non à l’anglicisation de la Berne fédérale

L'anglicisation touche déjà plusieurs Offices fédéraux. Bundesverwaltung

Des représentants des quatre régions linguistiques de la Suisse dénoncent l’utilisation croissante des anglicismes dans l’administration fédérale.

La délégation a été reçue à Berne par le président de la Confédération, Joseph Deiss, qui l’a assurée de son soutien.

Depuis quelques années, les Offices fédéraux changent d’appellation pour prendre des dénominations à consonance et orthographe anglaises: Swissmint, Swissmedic, Swisstopo, Fedpol etc…..

Et les sociétés dépendant peu ou prou de la Confédération telles que Swisscom ou les CFF se laissent également aller aux anglicismes.

«On ne dit plus ‘annuaire téléphonique’ mais ‘directories’ et les gares s’appellent ‘rail cities’», s’énerve Jean-Marie Vodoz.

Le président romand de la ‘Fondation Défense du français’ note également que l’usage du français est de plus en plus aléatoire. Et l’anglicisation menace la cohésion même de la Suisse.

Le recours systématique à l’anglais entraîne la disparition de la vieille tradition suisse de la traduction, explique encore l’ancien rédacteur en chef de «24 Heures». Or, sans ce lien de la traduction, les régions linguistiques commencent à se tourner le dos.

Le soutien de Joseph Deiss

Sensible à cette problématique, le président de la Confédération Joseph Deiss a reçu, jeudi, une délégation de défenseurs des langues nationales issus des quatre régions linguistiques du pays.

«Le président de la Confédération a abondé dans notre sens et a déploré que les Suisses connaissent de moins en moins leur langue maternelle», se réjouit Jean-Marie Vodoz

Joseph Deiss s’est également déclaré favorable à l’élaboration d’une loi sur les langues en précisant toutefois que le dossier ne relevait pas de sa compétence.

Plusieurs interventions parlementaires



Ces dernières années, les interventions parlementaires invitant la Confédération à prendre des mesures pour endiguer le flot de termes anglais se sont d’ailleurs multipliées.

On retiendra notamment la motion du conseiller national bernois Bernhard Hess en 1999 et réclamant une loi pour la protection des langues nationales.

Le postulat du conseiller national vaudois Jean-Jacques Schwaab en 2002, puis une question au gouvernement de son collègue jurassien Jean-Claude Rennwald l’an dernier.

A chaque fois, le Conseil fédéral a renvoyé leurs auteurs au projet de loi sur les langues en cours.

swissinfo avec les agences

La Suisse a quatre langues nationales: le français, l’allemand, l’italien et le romanche.
Les trois premières sont considérées comme des langues officielles.
En Suisse, 64% de la population parle allemand, 20% français, 6,6% italien et 0,5% romanche.
Les autres langues, y compris l’anglais, représentent moins de 10%.

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