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Objectif «zéro mort sur la route»

Le nombre de blessés graves n'a quasiment pas bougé depuis 1996. astra

La Suisse veut réduire de 17% le nombre de morts et de blessés graves sur ses routes d'ici à cinq ans. Et de moitié jusqu'en 2020.

Les experts proposent d’abaisser de 10 km/h les limitations de vitesse sur les autoroutes et en dehors des localités.

VISION ZERO, c’est le concept de sécurité qui vise à réduire autant que possible (sinon à ramener à zéro) le nombre d’accidents graves sur les routes helvétiques.

L’idée a été lancée en novembre 2000 déjà par le gouvernement. Il aura donc fallu attendre presque deux ans pour qu’elle se concrétise.

Le rapport rédigé par le Bureau suisse de prévention des accidents à la demande de l’Office fédéral des routes (OFROU) préconise plusieurs mesures drastiques pour atteindre l’objectif.

Les experts du BPA suggèrent notamment de réduire à 110 km/h la vitesse sur les autoroutes et à 70 km/h hors localités d’ici à 2010.

Ils proposent également de brider les motos pour qu’elles ne puissent plus dépasser les 80 km/h.

0,5 pour mille d’alcool

Par ailleurs, le Bureau suisse de prévention des accidents (BPA) prône un abaissement du taux d’alcoolémie maximal autorisé à 0,5 pour mille d’ici à 2005 (contre 0,8 pour mille actuellement).

Il va même jusqu’à préconiser un abaissement à 0,2 pour mille de ce taux pour les nouveaux conducteurs, les conducteurs affectés au transport de marchandises et les motocyclistes.

Et ce n’est pas fini. Les experts suggèrent, en outre, l’installation dans les véhicules de senseurs capables de «lire» les panneaux de signalisation et d’interpréter automatiquement leurs messages. Une limitation de vitesse par exemple.

Ce dispositif permettrait également de déceler des obstacles ou d’autres véhicules.

Des mesures impopulaires

Bref, pour améliorer la sécurité routière, le BPA n’hésite pas à proposer des mesures qui risquent bien d’être impopulaires.

D’ailleurs, l’Association suisse des transports routiers (ASTAG) n’a pas tardé à réagir.

Elle met en garde contre ce type de restrictions inutiles et peu réalistes qui risquent bien de pas acceptées par les usagers de la route.

Quoi qu’il en soit, les propositions de l’Office fédéral de la circulation seront mises en consultation auprès des milieux concernés.

Et le gouvernement devrait faire le point dans la première moitié de l’année prochaine.

Des chiffres qui stagnent

Le projet du gouvernement ne tombe pas du ciel. Il s’appuie sur la réalité des chiffres.

Certes, entre 1971 et 2001, le nombre d’accidents mortels est passé de 1773 à 544. Mais l’Office fédéral des routes rappelle que les chiffres stagnent depuis plusieurs années.

Autrement dit, la prévention routière a atteint ses limites. D’ailleurs, le nombre de blessés graves recensés l’an dernier est de 6194. Et il n’a quasiment pas bougé depuis 1996.

Des exemples venus du Nord

Le projet de sécurité routière helvétique s’inspire des exemples suédois, britannique et néerlandais.

Ces trois pays, à la pointe de la prévention, ont élaboré des programmes originaux. A l’instar du concept «Vision zéro» suédois qui vise à diviser par deux le nombre de morts sur les routes d’ici à 2010.

«Nous savons bien que nous n’atteindrons jamais cet objectif, admet un expert suédois. Mais nous pouvons tenter de nous en approcher.»

swissinfo/Vanda Janka

1996: 616 morts et 6177 blessés graves
2001: 544 morts et 6194 blessés graves
Coût social par tué: 1’920’000 francs
Coût par blessé grave: 247’000 francs

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