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OMC: Joseph Deiss défend l’agriculture suisse

A Tokyo, le nouveau ministre de l'économie Joseph Deiss a pour la première fois assisté à un rendez-vous de l'OMC. Keystone

Le ministre de l'économie a contribué, ce week-end à Tokyo, à écarter un projet de texte sur les modalités de la négociation agricole du cycle de Doha.

L’agriculture a été la principale pomme de discorde de la conférence ministérielle informelle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Les discussions entre les 22 pays et régions représentées à ce mini-sommet de trois jours ont été qualifiées de «vives» par Joseph Deiss, qui présidait la délégation helvétique.

La réunion de Toyko a été dominée par les réactions virulentes au projet de texte de Stuart Harbinson, qui préside le groupe de négociations sur l’agriculture.

Un chemin difficile



Selon l’ats, les deux ténors de la réunion – le représentant américain pour le commerce Bob Zoellick et le commissaire européen pour le commerce Pascal Lamy – ont utilisé à peu près le même vocabulaire.

Ils ont évoqué le chemin difficile restant à parcourir d’ici la conférence ministérielle plénière, qui rassemblera les 145 pays membres de l’OMC à Cancun (Mexique) en septembre.

Le conseiller fédéral, qui faisait là ses premières armes à l’OMC en tant que ministre de l’économie, s’est déclaré prêt à respecter la date limite du 31 mars pour un accord sur les modalités des négociations agricoles.

Prié de revoir sa copie, Stuart Harbinson devrait préparer début mars une nouvelle version de son texte. Selon le porte-parole de l’OMC, Keith Rockwell, les désaccords ne devraient pas remettre en cause le processus de négociation. Les pays participants se sont engagés à respecter l’échéance du 31 mars pour fixer les modalités de négociations de l’agriculture.

Oppositions helvétiques

«La Suisse est prête à faire des efforts supplémentaires en matière d’ouverture des marchés agricoles», observe Joseph Deiss.

Mais, «elle s’est opposée au texte de Stuart Harbinson. A notre sens, il va trop loin. Il ne peut donc pas servir pour nous de base de négociation».

Le texte de Stuart Harbinson propose, entre autres, des réductions de 60% des protections tarifaires, d’autres coupes sombres dans les soutiens à l’agriculture.

Et le ministre de l’économie de préciser sa pensée: «Stuart Harbinson va trop loin dans l’accès au marché, c’est à dire les droits de douane. Il dépasse les possibilités de pays qui sont surtout importateurs de produits agricoles. Ils ont une agriculture à maintenir. Il va aussi trop loin en matière d’aide à l’exportation et de soutien interne».

Une pomme de discorde

Par ailleurs, il y a, selon Luzius Wasescha, «toute une série de négociations liées à l’agriculture qui ne progressent pas du tout parce que les agro-exportateurs les bloquent.»

«C’est le cas des indications géographiques, de l’environnement, de l’étiquetage des produits, du principe de précaution dans les mesures sanitaires», précise le délégué du gouvernement pour les affaires commerciales.

Pour ce haut fonctionnaire suisse, l’agriculture restera une pomme de discorde dans ces négociations de l’OMC tant que «nous ne défendons pas le modèle d’une agriculture orientée vers le marché. Mais qui satisfait en même temps la dimension multifonctionnelle des politiques agricoles».

En clair, Luzius Wasescha songe à l’aménagement du territoire, l’habitat décentralise, la sûreté de l’approvisionnement.

swissinfo, Georges Baumgartner, Tokyo

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