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Optimistes dedans, pessimistes dehors

Selon le sondage, l'armée continue à avoir la confiance de la population. Keystone

Les Suisses continuent à se sentir en sécurité. Positifs sur la situation intérieure, ils se montrent plus inquiets face aux développements sur la scène internationale.

Selon un sondage de l’Ecole polytechnique de Zurich, l’idée de troupes suisses pour le maintien de la paix dans le cadre de l’ONU perd du terrain.

Près de 90% des sondés se sentent «très en sécurité» ou «plutôt en sécurité». L’enquête, menée début 2006 auprès de 1200 personnes par l’Académie militaire et le Centre de recherche sur la politique de sécurité de l’EPFZ, confirme la tendance enregistrée les années précédentes.

Mais si les Suisses sont plutôt optimistes pour leur pays, ils sont sceptiques quant à l’évolution de la situation internationale. Du coup, ils restent plus que jamais attachés au concept de neutralité.

La neutralité

Avec 90% d’approbation, ce principe réalise son meilleur score depuis la fin des années 1980. Un peu plus de 80% des sondés (+ 7%) pensent que la neutralité est indissociablement liée à notre conception de l’Etat.

Tel un escargot qui se replie dans sa coquille, on trouve refuge dans la neutralité quand les incertitudes sur la marche du monde augmentent, commente le professeur Karl Haltiner, un des auteurs du sondage.

L’affirmation selon laquelle la neutralité armée contribue à la sécurité et à la stabilité en Europe a aussi grimpé (+ 7 % à 58%). En recul depuis des années, la conception ‘traditionaliste’ de la neutralité a repris du poil de la bête, tandis que l’approche ‘critique’ demeure basse.

Une bonne image de l’armée suisse

Selon ce sondage, l’armée jouit également d’une faveur particulièrement élevée. Les controverses sur Armée XXI ne semblent pas avoir terni son image.

Pour 80 % des sondés (75 % en 2005), la Suisse doit avoir une armée ‘bien équipée et bien instruite’. Les velléités de diminuer ses effectifs et de réduire ses dépenses reculent.

La défense reste, pour la majorité des personnes interrogées, la tâche la plus importante de l’armée. Par comparaison avec les années précédentes, la formation de troupes suisses de maintien de la paix dans le cadre de l’ONU est moins nettement approuvée.

De manière générale, c’est l’engagement de soldats suisses pour le maintien de la paix – armés pour leur propre défense – qui est préféré.

Près de 60 % des personnes interrogées se sont déclarées d’accord avec l’envoi de 500 soldats volontaires à l’étranger au lieu de 220.

Par ailleurs, la volonté d’autonomie économique et politique devance l’autonomie militaire. L’intensification de la coopération économique avec l’Union européenne est toujours plus prisée. Mais l’adhésion n’a jamais été aussi décriée.

swissinfo et les agences

«Sécurité 2006» est le 8ème rapport du genre.
L’enquête a été menée en janvier et février dernier.
1200 personnes des quatre régions linguistiques du pays ont été interrogées.

– Le Centre de recherche sur la politique de sécurité de l’EPFZ a été crée en 1986. Il traite les questions de la politique de sécurité suisse et internationale.

– Le centre travail en collaboration avec l’Académie de militaires de Zurich qui est le lieu de perfectionnement des officiers de carrière.

– Le rapport annuel «Sécurité» produit en commun par les deux institutions permet de déterminer les tendances à long terme sur la conscience de la politique militaire et la sécurité en Suisse.

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