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Oui, mais… à la vidéo-surveillance

La population accepte la vidéo-surveillance, à condition que les caméras soient clairement signalées. Keystone

Selon une étude réalisée à Olten, la population serait plutôt favorable à la vidéo-surveillance dans les lieux publics. Par contre, elle y est opposée sur le lieu de travail.

Les caméras se multiplient partout en Suisse. Pourtant la question de leur légalité n’est pas tout à fait réglée.

L’enquête a été réalisée par un sociologue fribourgeois, auprès de 500 personnes, dans la ville d’Olten. Elle conclut que le public est particulièrement favorable aux caméras dans les lieux où la sécurité n’est pas optimale.

Le système est ainsi bien accepté dans les parkings, les passages sous-voies réservés aux piétons, les gares, les banques, les centres commerciaux et les transports publics.

Moins de 2% des personnes interrogées estiment que la vidéo-surveillance est gênante dans ces endroits.

Les bémols

Son acceptation est par contre beaucoup moins grande dans les lieux considérés comme «personnels». Et environ deux tiers des personnes interrogées sont opposées à une surveillance sur le lieu de travail.

D’autre part, le public accorde une grande importance à la protection des données: 66% sont favorables à une signalisation publique de la vidéo-surveillance au moyen de plaquettes d’information.

Globalement, la population estime que l’utilité de la vidéo-surveillance est restreinte. A la question de savoir comment rendre les lieux publics plus sûrs, les personnes interrogées répondent qu’il faut d’abord renforcer la présence policière.

La surveillance par vidéo et un meilleur éclairage ne viennent qu’en seconde position.

Légal ou non?

Cette enquête est la première du genre en Suisse. L’opinion du public sur ce type de surveillance n’avait pratiquement pas été analysée de manière scientifique jusqu’à présent.

Par contre, il y a longtemps que le débat s’est ouvert en Suisse autour de la vidéo-surveillance, considérée par certains comme une sorte de Big Brother.

A Berne, le projet du directeur de la police municipale d’installer des caméras dans les espaces verts avait ainsi suscité la colère de la gauche. La même polémique s’était répétée à Bienne, peu avant l’ouverture de l’Exposition nationale.

Feu vert pour les trains des CFF

On s’était alors beaucoup interrogé sur la légalité d’une telle pratique. Au début de cette année, le gouvernement a, en partie, répondu à la question.

Le Conseil fédéral a donné son feu vert à l’installation de caméras dans les trains des Chemins de fer fédéraux (CFF). Il a considéré que cette surveillance était fondée après les expériences pilotes menées sur plusieurs lignes.

L’ordonnance fédérale précise que les caméras doivent être installées de manière à être visibles. De plus, les enregistrements «inutiles» doivent être détruits dans un délai de 24 heures.

Pour l’instant, le texte ne s’applique qu’aux Chemins de fer fédéraux. En ce qui concerne l’installation de caméras dans les lieux publics en général, la question reste ouverte. Elle est actuellement largement discutée aux niveaux communal, cantonal et fédéral.

swissinfo

– Actuellement, quelque 40’000 caméras de surveillance seraient installées dans des lieux publics en Suisse.

– Au début de l’année, le gouvernement a donné son accord à la vidéo-surveillance dans les trains des Chemins de fer fédéraux (CFF).

– Les projets pilotes menés par les CFF en 2001 ont démontré que la présence des caméras avait permis de réduire le nombre de cas de vandalisme de 80%.

– Selon l’enquête réalisée à Olten auprès de 500 personnes, la population est favorable à la vidéo-surveillance, à condition que les caméras soient clairement signalées.

– La question de la légalité d’une telle pratique n’est pas entièrement réglée. L’ordonnance fédérale ne s’applique, pour l’heure, qu’aux CFF.

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