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Pas de nouvelles aides publiques pour Swiss

Au Palais fédéral, les politiciens ont suivi l'annonce de l'accord entre Swiss et Oneworld. Keystone

Même s’il ne résout pas le problème de liquidités de Swiss, l’accord passé avec Oneworld est unanimement salué.

De son côté, la classe politique refuse le principe de nouvelles aides publiques. A l’unanimité cette fois.

A elle seule, l’adhésion à l’alliance Oneworld ne permettra pas à Swiss de sortir des difficultés qu’elle traverse depuis son lancement. Néanmoins, les réactions politiques et autres sont plutôt positives. A l’exception de celle partie de la droite dure, l’Union démocratique du centre (UDC).

Selon le porte-parole de Unique Airport, Kloten offre le potentiel et les qualités nécessaires pour un hub.

Sa situation au cœur de l’Europe, rappelle Jörn Wagenbach, est d’ailleurs l’une des raisons grâce à laquelle Swiss a pu rallier Oneworld.

C’est un site à même de concurrencer les hubs de Vienne et de Münich exploités par le concurrent Star Alliance.

Genève et Bâle dans l’expectative

Pour sa part, la direction de l’EuroAirport de Bâle Mulhouse (EAP) espère que cet accord débouchera sur l’exploitation de nouvelles lignes à partir de l’EAP, et pas seulement avec Swiss.

Lufthansa pourrait desservir la Suisse depuis des aéroports périphériques et non plus depuis Zurich ou exploiter la ligne Bâle–London City, estime Jürg Rämi, directeur de l’EAP.

«Nous ne sommes même pas cités dans le communiqué de Swiss», déplore pour sa part le directeur de l’aéroport de Genève–Cointrin, Philippe Roy. Qui se réjouit, lui aussi, de l’opération.

Pas d’aides publiques pour Swiss

Passablement échaudée à l’idée de voir la Confédération soutenir une nouvelle fois la compagnie aérienne, la classe politique se félicite de l’accord avec Oneworld.

Mais, pour elle, cela ne signifie pas pour autant que Swiss sera dispensée de rendre des comptes.

Les Partis socialiste, démocrate-chrétien et radical rappellent qu’ils restent opposés au principe de mettre Swiss au bénéfice d’une nouvelle aide publique.

Quant au quatrième parti gouvernemental, l’Union démocratique du centre (UDC), il doute toujours de l’avenir de la compagnie aérienne helvétique.

La pression sur la direction de Swiss pour que «l’ordre règne dans la maison» reste bel et bien présente, considère le secrétaire général du PDC. Et Reto Nause d’ajouter: «Il n’est pas question d’investir de l’argent public dans Swiss».

Même son de cloche chez les radicaux. Pour le porte-parole du PRD, la direction de Swiss devra «remplir ses obligations». L’occasion pour Christian Walter de déplorer l’absence de définition de la politique aérienne du pays, comme les radicaux l’exigent depuis maintenant deux ans.

Un an de retard

Les socialistes se félicitent de l’impact positif qu’aura cette alliance sur les clients et le personnel de Swiss. Il considère toutefois que cet accord intervient avec un an de retard.

«Trop grande, la compagnie a dû être redimensionnée», rappelle Reto Gamma. Le secrétaire général du PS s’oppose, lui aussi, à toute nouvelle aide public à la compagnie aérienne.

Fidèle à elle-même, l’UDC reste sur le terrain économique. Les questions des liquidités et des recettes n’ont pas été résolues, fait savoir la droite dure dans un communiqué.

EasyJet attend la libération des crénaux

Toujours dans le domaine économique, la Commission européenne devrait très probablement avaliser l’entrée de Swiss dans Oneworld.

«Par le passé, nous avons examiné toutes sortes d’alliances dans ce secteur et nous avons toujours pris des positions très favorables», rappelle Amelia Torres, porte-parole de Mario Monti, commissaire européen chargé du respect des règles de la concurrence.

Les syndicats de pilotes, comme ceux du personnel au sol, sont les seuls à ne pas céder à l’euphorie. Les uns font preuve de retenue. Mais les autres avouent que cet accord pourrait représenter un nouveau décollage pour Swiss.

Enfin, la compagnie à coûts réduits EasyJet n’a pas tardé à réagir. «Nous allons sans doute demander à ce que l’entité combinée renonce à des créneaux à Heathrow pour permettre à une autre compagnie d’offrir la concurrence sur la ligne Heathrow–Zurich.»

swissinfo et les agences

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