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Paul Klee à Berne: un voyage vers la couleur

Paul Klee, Vor den Toren von Kairuan, 1914. Museum Morandi Bologna

Au travers de 190 toiles, et jusque fin février, le Musée des Beaux-Arts de Berne retrace le voyage de trois amis peintres, Paul Klee, August Macke et Louis Moilliet, qui, en 1914, se rendent en Tunisie, en quête de la lumière de l´Afrique du Nord.

En parallèle, ces trois artistes peintres sont aussi inspirés par le cubisme coloré du Français Robert Delaunay (formes cubiques conjuguées aux rythmes et contrastes des couleurs primaires): salle de «L’œil en mouvement».

Ainsi, peu à peu, une nouvelle école de peinture se dessine au début du XXe siècle. Elle ne sert pas à reproduire la réalité, mais à l’interpréter, voire à la sublimer. De surcroît, Klee, Macke et Moilliet partagent leur vision avec deux chefs de file munichois d’un autre mouvement «Blaue Reiter (le cavalier bleu)», Franz Marc et Heinrich Campendonk. L’équilibre des couleurs et des formes devient leur préoccupation commune.

Une partie de l’exposition montre d’ailleurs comment le symbole de l’artiste en tant que funambule s’impose dans l’œuvre de Paul Klee, après la mort précoce (27 ans) de son ami August Macke.

La peinture de Klee est la plus avant-gardiste, la plus abstraite aussi et la plus complexe. Celle de Macke est la plus joyeuse, la plus intensément colorée et la plus proche de la réalité. Alors que Moilliet est surtout connu pour ses aquarelles sur le cirque ou le cabaret.

C’est au bord du lac de Thoune, lors du Noël 1913, que la fille au pair de la famille Moilliet (elle deviendra l’épouse de l’Allemand August Macke) permet aux trois compères de se rencontrer et de projeter leur fameux périple printanier de l’autre côté de la Méditerranée.

Vingt ans plus tard, après avoir côtoyé l’Allemagne de son père, Paul Klee revient à Berne, parce qu’il doit fuir le régime nazi. Il passera les sept dernières années de sa vie dans la capitale helvétique et y laissera un grand nombre de ses toiles.

«L’art ne doit pas représenter le visible, mais rendre visible», écrira le peintre germano-suisse Paul Klee. Qui a grandi à Berne et qui, à sa mort (1940), est devenu l’artiste phare du Musée des Beaux-Arts.

A ce propos, la veuve du fils de Paul Klee a récemment légué un très grand nombre d’œuvres de l’artiste, à la condition qu’un musée lui soit spécialement dédié.

Voici deux ans, 50 millions ont déjà été versés pour l’achat du terrain et la construction de la bâtisse (plans esquissés par le fameux architecte italien Renzo Piano) par le chirurgien millionnaire bernois Maurice Muller.

Dans la même optique, les Bourgeois de la ville de Berne ont annoncé, à la mi-octobre, qu’ils verseraient 20 millions pour le futur musée Paul Klee, plus particulièrement pour l’achat de nouvelles œuvres et la mise en place de nouvelles expositions.

Emmanuel Manzi

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