Pays en développement qui dépendent de produits de base fragilisés
(Keystone-ATS) La dépendance aux produits de base, dont les prix devraient rester bas d’ici 2030, affecte les pays en développement. En marge de la ministérielle de l’OMC, l’ONU a appelé lundi ceux-ci à modifier leurs politiques et les négociants de matières premières à contribuer.
Environ deux tiers des Etats en développement dépendent des exportations ou des importations de ce type de produits, en augmentation depuis 2010. La plupart « affichent un faible taux » de développement, conclut la Conférence des Nations Unies sur le développement (CNUCED), dans le document présenté en marge de la ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Buenos Aires.
« Vous ne pouvez pas confondre croissance économique et développement », a estimé devant la presse le secrétaire général Mukhisa Kituyi. Il appelle à améliorer la qualité de la production mais également les investissements sur les compétences des collaborateurs pour diversifier l’économie face à la volatilité des prix à long terme.
Auxquels doit s’ajouter la disponibilité de marchés. Les entreprises du négoce de matières premières, dont beaucoup sont établies à Genève, « on un important rôle à jouer », a admis un autre membre de la CNUCED. Et d’appeler par ailleurs les gouvernements à faire pression sur elles pour qu’elles agissent « de manière responsable ».
Bangladesh, Brésil ou Argentine
M. Kituyi mentionne une dépendance entre des facteurs comme les politiques, les capacités institutionnelles et le lien avec l’économie. Parmi les pays qui dépendent de ce type de produits figurent notamment le Bangladesh, l’Indonésie, des pays africains ou encore le Brésil et l’Argentine.
Beaucoup des Etats en développement vendent notamment des minéraux, des métaux, des combustibles, des matières premières agricoles ou encore des denrées alimentaires. Mais ils ne s’appuient que sur un ou deux produits, déplore aussi la CNUCED.
Le changement des cours provoque « généralement » un « choc de production » qui diminue la croissance et la réduction de la pauvreté, déplore aussi la CNUCED. Cette dépendance s’accompagne également souvent de conséquences importantes en terme budgétaire et monétaire.
Augmentation d’environ 10% du non alimentaire
Selon l’agence onusienne, « le lien négatif persistant » entre elle et le développement dans ces pays « reste évident même après une décennie d’explosion des prix des produits de base ». Et même si celle-ci a abouti à des records de croissance économique pour la plupart d’entre eux.
Une évaluation dans le rapport estime que le prix des produits de base alimentaires devrait rester assez semblable à celui de 2010 en 2030. Celui des autres produits devraient progresser de plus de 10% et même 50% pour le pétrole en raison de la croissance de la population et de l’économie.
Ceux-ci, les marchandises manufacturées et les services dans la consommation totaliseront un peu plus de 90% de la consommation mondiale d’ici 2030. Cette part atteignait en 2010 seulement 87%.