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Pellicule, vidéo, prise de tête et grand spectacle

La Piazza Grande, quand le spectateur devient acteur Keystone

En additionnant sections et rétrospectives du Festival de Locarno, qui a débuté jeudi, ce sont plus de 250 films, dont une centaine de longs-métrages, qui sont à l'affiche. Riche.

La catégorie-reine d’un festival, c’est sa compétition. Le millésime 2001 est constitué de 19 films issus de 4 continents: l’Asie avec l’Inde, la Chine et l’Iran, l’Amérique avec les USA et le Brésil, l’Afrique, modestement, avec une coproduction franco-sénégalaise, et l’Europe, avec la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France (3 films) et la Suisse (2 films).

Qui décrochera le Léopard d’or? Mystère. Mais plusieurs œuvres sont d’ores et déjà très attendues: «Baby Boy» de John Singleton (à qui l’on doit «Boy’z in the Hood», 1991), «Bichos de sete cabeças», du Brésilien Lais Bodanzy, ou «Delbaran» de l’Iranien Albolfal Jalili.

Alors que la compétition officielle proposera majoritairement des films à préoccupation sociale ou historique, la Piazza Grande offrira cette année plusieurs mastodontes axés grand public. «Final Fantasy-The Spirits within» de Hironobu Sakaguchi, sommet de technologie numérique, en ouverture jeudi, «Bridgets Jones’s Diary» de Sharon Maguire (3), «The Score» de Franz Oz avec Marlon Brando et Robert de Niro (6), «Planet Of The Apes», le remake de la Planète des Singes signé Tim Burton (10), «The Deep End» de Scott McGehee et David Siegel (11), ou, en guise de conclusion, «Moulin Rouge» de l’Australien Baz Luhrman (12).

Les autres sections

«Cinéastes du présent», une section créée par le précédent directeur Marco Müller, accueille des films plus radicaux, parfois plus expérimentaux. La section est consacrée aussi bien au film qu’à la vidéo, avec d’ailleurs une compétition réservée à ce support.

Toujours là également, «Les léopards de demain», catégorie dédiée au courts et moyens métrages. La section est ouverte aux jeunes réalisateurs indépendants ou aux étudiants des écoles de cinéma, qui n’ont pas encore réalisé de longs-métrages. Deux compétitions y ont lieu: la première est réservée aux productions suisses, la seconde au cinéma d’une région spécifique, cette année la Belgique.

A noter encore «La semaine de la critique», vouée au documentaire, et «Appelations suisses», qui permet de voir ou de revoir plusieurs films helvétiques récents qui ont fait parler d’eux.

Les hommages de Locarno

Une rétrospective c’est bien, deux c’est encore mieux. Cette année, «Peplum» nous permettra de nous plonger dans l’antiquité kitsch telle que la chérit le genre en question (10 films, produits entre 1914 et 1962). Et «Out of the shadows: Asians in American Cinema», qui entend dévoiler une face cachée de l’histoire du cinéma américain, celle due au travail des Asiatiques émigrés sur le Nouveau Continent: 55 films à la clé, qui s’échelonnent de 1915 à 2001.

Sur le même principe, un Léopard d’honneur c’est bien, trois c’est mieux! Le premier ira au réalisateur chinois Chen Kaige, un autre à la revue française «Les cahiers du cinéma» à l’occasion de ses 50 ans d’existence, et le dernier à l’américain «Sundance Institute», géniteur du «Sundance Film Festival», qui souffle cette année ses vingt bougies.

Une question me hante: quand les festivaliers, voire les journalistes, auront-ils le temps d’aller boire une grappa sur une terrasse de Locarno?

Bernard Léchot

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