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Philippe Roch affiche l’intransigeance suisse sur la sauvegarde du climat

Le smog sur Mexico-City: un des symboles de la pollution de l'atmosphère. Keystone

Réduire effectivement les émissions de gaz à effet de serre et stabiliser leur niveau dans l´atmosphère: dans ces domaines, la Suisse ne se contentera pas d´exercices comptables. À La Haye, Philippe Roch a redit les fermes intentions helvétiques.

En l’absence du ministre Moritz Leuenberger retenu à Berne par d’autres tâches, c’est le chef de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage qui mardi soir a défendu les positions suisses à la tribune officielle de la Conférence de La Haye sur les changements climatiques.

«Plus personne, dit-il, ne doute que le réchauffement climatique de notre planète est une réalité et que les causes en sont l’utilisation massive et inefficace des énergies fossiles et la déforestation. Cette situation dramatique nous concerne tous. Elle appelle donc de nous tous un engagement et des décisions qui conduisent clairement à une réduction massive et durable des émissions de gaz à effet de serre.»

Autrement dit, la Conférence de La Haye doit impérativement prendre des décisions claires en la matière. Et Philipe Roch de retenir en tout cas deux leçons particulièrement intéressantes de la récente et brutale augmentation du prix du pétrole.

On a pu, d’une part, mesurer combien les économies dépendent des énergies fossiles et à quel point on a tout intérêt à ce que le réajustement de leur prix à la hausse se fasse de manière progressive. D’autre part, explique-t-il, le marché a produit ce qu’il aurait fallu faire depuis longtemps, à savoir «fixer un prix des matières premières non renouvelables qui corresponde à leur rareté et à leurs effets sur l’environnement».

S’agissant des points cruciaux sur lesquels achoppent les négociations de La Haye, Philippe Roch a redit on ne peut plus nettement que la Suisse, si elle est prête à faire preuve d’une certaine flexibilité sur les moyens de réaliser les objectifs de la convention sur les changements climatiques, se montrera par contre «intransigeante quant aux buts à atteindre».

En clair: priorité aux engagements nationaux concrets, oui à des mécanismes subsidiaires dans la mesure où ils induisent un transfert effectif de technologies, oui à une réduction durable des émissions de gaz à effet de serre à condition qu’elle résulte d’abord d’une diminution des sources de pollution.

En l’état actuel des connaissances scientifiques et surtout des objectifs fondamentaux de la convention, pas question de se lancer tête baissée dans une promotion de ces fameux puits de carbone dont on parle tant à La Haye. Les forêts ont certes pour propriété d’absorber d’énormes quantités de CO2, mais les comptabiliser purement et simplement pour compenser le manque de mesures anti-pollution serait une façon de détourner les États de leurs responsabilités.

Pour rappel, la Suisse a déjà adopté en mai dernier une loi qui prévoit une réduction de 10 pour cent des émissions de gaz carbonique avant 2010. Le gouvernement fédéral négocie actuellement sa mise en œuvre avec les milieux de l’industrie et des transports qui dans ce domaine pourraient adopter un certain nombre de mesures volontaires.

Bernard Weissbrodt


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