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Pilatus change de mains, mais reste suisse

Selon Unaxis, cette solution permet le maintien des emplois en Suisse et à l'étranger. Keystone

Unaxis, le groupe issu d´Oerlikon-Bührle Holding, a annoncé la vente prochaine du fabricant d´avions Pilatus à un groupe d´investisseurs en majorité suisses. Le montant de la transaction, qui doit être finalisée d´ici à fin janvier, n´a pas été révélé.

Le projet d’Unaxis de se défaire de l’avionneur de Stans était connu depuis longtemps. Il avait même, ces derniers mois, alimentés quelques rumeurs. Certains prédisant pour Pilatus un scénario «à la Adtranz»: la vente à un groupe étranger et, par conséquent, la migration du savoir-faire et des places de travail.

La solution annoncée ce jeudi rassure, donc. L’objectif des futurs propriétaires est, selon le communiqué diffusé par Unaxis, de maintenir l’indépendance de l’entreprise, de la développer et de l’amener, dans quelques années, à une introduction en bourse.

D’où le soulagement enregistré à Nidwald, où le constructeur est le principal employeur. «C’est ce que nous avions toujours espéré», lance Meinrad Hofmann, le chef du département cantonal de l’économie publique, qui parle encore d’un «cadeau de Noël anticipé» pour son canton.

La solution trouvée pour Pilatus est en bonne partie indigène. Le groupe d’investisseurs en question est en effet composé d’un homme d’affaire zurichois, Jörg Burkhart, d’un Islandais établi dans le canton de Lucerne, Hilmar Hilmarsson, de la caisse de pension Hoffman-La Roche, ainsi que de IHAG Holding, la banque privée de la famille Bührle – qui reste ainsi liée au destin de Pilatus.

Des acheteurs qui ont l’intention de maintenir les structures existantes: la direction actuelle de l’entreprise, mais aussi le site de Stans, où un millier de personnes sont employées. Un élément crucial analyse Volkan Goecmen, de la banque Pictet: «l’un des facteurs de succès pour Pilatus a été la bonne collaboration entre le canton, la direction et le personnel.»

Quant au montant de la transaction, aucun chiffre ne devrait être dévoilé avant que la vente soit définitivement réglée, d’ici à la fin du mois prochain. Un prix de vente que Volkan Goecmen, lui, évalue à 250 millions de francs suisses. Rappelons que Pilatus a réalisé, l’année passée, un chiffre d’affaires de 435 millions de francs.

Cette vente va en tous cas permettre à Unaxis de poursuivre la mue. Le groupe est en train de se concentrer sur les technologies de l’information. Une transformation qui pour Volkan Goecmen est loin d’être terminée. Et justement les revenus de la vente de Pilatus devraient donner à Unaxis plus d’espace de manœuvre.


Pierre Gobet, Zurich

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