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Plus de 50% des enfants réfugiés ne sont pas scolarisés

Ces réfugiés font partie de ceux qui peuvent être scolarisés dans les pays limitrophes de la Syrie (archives). KEYSTONE/AP/AHMAD ALAMEEN sda-ats

(Keystone-ATS) Plus de la moitié des enfants sous mandat du HCR sont déscolarisés. Les réfugiés ont cinq fois plus de risques que la moyenne de se trouver confrontés à cette situation, selon un rapport publié jeudi à Genève.

Parmi eux, 1,75 million n’ont pas accès au primaire et près de 2 millions au secondaire, selon le Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR). “L’éducation des réfugiés est cruellement négligée”, affirme le chef de l’agence onusienne Filippo Grandi.

Seuls 50% des enfants réfugiés ont accès au primaire, contre 90% de la moyenne globale. Le décalage augmente plus tard et s’établit à 22% au secondaire contre près de 85%. Seul 1% des réfugiés se rendent à l’université contre un tiers de la population globale.

Le rapport est publié à quelques jours du Sommet pour les réfugiés et les migrants et de celui sur la crise mondiale des réfugiés, tous deux à New York. Le HCR demande aux gouvernements, aux donateurs, aux organisations humanitaires, aux acteurs du développement et au secteur privé d’oeuvrer pour changer la situation et atteindre l’un des objectifs du développement durable (ODD).

Syrie touchée

Depuis 2011, la population des enfants réfugiés qui peuvent être scolarisés a augmenté chaque année en moyenne de 600’000 personnes. Il y a deux ans, l’augmentation a atteint 30%. En cas de poursuite de cette extension, le HCR estime qu’il faudra au moins 12’000 salles et 20’000 enseignants supplémentaires par an.

Problème, les réfugiés vivent dans des régions où les gouvernements ont des difficultés à garantir une éducation à leurs propres ressortissants. Plus de 85% d’entre eux se trouvent dans des pays en développement et plus d’un quart dans les pays les moins avancés (PMA).

Plus de la moitié des réfugiés déscolarisés se trouvent au Tchad, en République démocratique du Congo (RDC), en Ethiopie, au Kenya, au Liban, en Turquie et au Pakistan. En Syrie, plus de 9 enfants sur dix allaient à l’école en 2009, contre 60% en juin dernier.

Demande prévue pour Ban

Plus de 2 millions d’enfants n’ont plus accès à l’éducation dans ce pays. Dans les pays limitrophes, environ 900’000 réfugiés syriens étaient aussi privés de ce droit.

La conférence des donateurs sur la Syrie avait notamment souhaité améliorer la situation des enfants syriens. Des avancées ont eu lieu, mais l’ensemble des fonds promis par les Etats n’ont pas été versés. Les pays d’accueil doivent associer les réfugiés à leur système d’éducation national, insiste le HCR.

Comme la moyenne de la durée d’exil d’un réfugié s’établit à environ 20 ans, l’agence onusienne demande dans les zones de conflits prolongés de basculer d’une contribution d’urgence à un financement sur plusieurs années. L’accès à l’éducation figure également dans les appels de la pétition qu’elle doit remettre avant le Sommet prévu le 19 septembre à New York au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.

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