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Plus de 8600 victimes de mines antipersonnel en 2016

Le bilan des victimes de mines antipersonnel est "particulièrement lourd" dans les pays en conflit, comme ici en Afghanistan (archives). KEYSTONE/EPA/MUHAMMAD SADIQ sda-ats

(Keystone-ATS) Au moins 8’605 personnes ont été tuées ou blessées par des mines antipersonnel en 2016, a annoncé l’ONG Handicap International jeudi. Cette augmentation de 150% en trois ans est due à des bilans “particulièrement lourds” en Afghanistan et au Yémen notamment.

Les nouvelles victimes de mines, qu’elles soient d’origine industrielle ou artisanale ou qu’il s’agisse de munitions non explosées, “a augmenté de presque 25% en un an, passant de 6967 victimes en 2015 à 8605 victimes” l’an dernier, souligne l’Observatoire des mines dans son rapport 2017. Celui-ci a été dévoilé par Handicap International, ONG co-fondatrice de l’Observatoire.

Pis, le nombre de victimes a augmenté de 150% entre 2013 (3450 tués ou blessés) et 2016, année au cours de laquelle les victimes étaient à 78% des civils, dont 42% d’enfants, s’alarme Handicap International dans un communiqué publié à Paris.

Vingt ans après l’adoption du traité d’Ottawa bannissant les mines antipersonnel (décembre 1997), l’ONG affirme que ce bilan est “le plus lourd enregistré par l’Observatoire depuis la publication de son premier rapport annuel en 2000”. Cette année-là, 9228 victimes avaient été recensées pour l’année 1999.

“Retour en arrière inacceptable”

Le rapport pointe des bilans “particulièrement lourds” en Afghanistan, en Libye, en Syrie, en Ukraine et au Yémen, où des conflits font rage. En outre, “des groupes non étatiques ont également utilisé des mines antipersonnel, dont des mines de fabrication artisanale, dans au moins neuf pays: Afghanistan, Inde, Irak, Birmanie, Nigeria, Pakistan, Syrie, Ukraine et Yémen”.

“Après 15 ans de baisse quasi continue, la multiplication par 2,5 du nombre annuel de nouvelles victimes depuis 2013 représente un retour en arrière inacceptable. Nous devons rappeler sans relâche que la guerre ne justifie pas tout”, souligne Thomas Hugonnier, responsable des opérations de déminage de Handicap International.

Si ces chiffres sont élevés, ils restent toutefois bien en deçà de ceux enregistrés avant l’entrée en vigueur du traité d’Ottawa (1999), dont 162 Etats sont parties. Le nombre de victimes atteignait alors les 25’000 personnes par an.

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