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Plusieurs dossiers chauds au DETEC et à l’Economie

Doris Leuthard a convaincu la population de tourner le dos à l'atome. La centrale de Mühleberg (BE) sera la première à être débranchée l'an prochain (archives), mais on ne sait pas quand les autres suivront. KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Des dossiers chauds attendent les successeurs de Doris Leuthard et Johann Schneider-Ammann. Le Département de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) regorge de chantiers complexes. L’agriculture est un point sensible à l’Economie.

La personne qui reprendra le poste de Doris Leuthard devra avoir de multiples talents. Là où ses voisins emploient au moins quatre ministres, la Suisse n’en a qu’un pour piloter le développement des infrastructures de demain.

Doris Leuthard a convaincu la population de tourner le dos à l’atome en soutenant sa Stratégie énergétique 2050, mais l’ère nucléaire est loin d’être finie. La centrale nucléaire de Mühleberg (BE) sera la première à être débranchée l’an prochain, mais on ne sait pas quand les autres suivront et leur démantèlement mettra des années.

Il faudra veiller à ce que les coûts n’explosent pas et régler définitivement l’entreposage des déchets radioactifs sur lequel le peuple devra voter. Le ministre de l’énergie devra aussi parachever la libéralisation du marché de l’électricité. L’intégration du marché européen de l’électricité fait partie des objectifs, mais encore faut-il que l’UE accepte un accord bilatéral en suspens.

Nouveaux tunnels

Acquise sous l’ère de Doris Leuthard, la création du Fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération (FORTA) et du Fonds d’infrastructure ferroviaire (FIF) permet de dégager chaque année des milliards pour l’entretien, les aménagements et l’extension des réseaux routier et ferroviaire. Il faudra défendre les choix des projets qui bénéficieront de la manne fédérale.

Le nouveau ministre des transports devrait en tout cas pouvoir inaugurer le tunnel de base du Ceneri en 2020 et donner le premier coup de pioche au second tube du Gothard. Il devra par ailleurs maîtriser les concessions pour les autocars de longue distance, assumer les suites du scandale des subventions abusives perçues par CarPostal, continuer d’encadrer la restructuration du réseau postal et accompagner la privatisation partielle de PostFinance.

En matière de communication, le patron du DETEC devra finaliser les contours du futur paysage audiovisuel dans la nouvelle loi sur les médias électroniques.

Dialogue à renouer

Le successeur de Johann Schneider-Ammann au Département fédéral de l’économie pourra partir sur de nouvelles bases avec les paysans que le libéral-radical n’a pas toujours réussi à convaincre. Il devra accompagner la future politique agricole de la Confédération PA 2022+, actuellement en consultation.

Le message doit absolument être soumis aux Chambres fédérales en été 2019 pour que le texte puisse entrer en vigueur en 2022. Le renforcement des accords de libre-échange a été retiré du projet, sous la pression des agriculteurs.

Les négociations ne sont pas suspendues pour autant. Le successeur du Bernois au Département de l’économie devra amener à terme plusieurs négociations sous l’égide de l’AELE comme l’accord de libre-échange avec les pays sud-américains du Mercosur. Bien qu’il bute sur les quotas d’exportations de viande de boeuf, celui-ci pourrait être conclu en 2019.

Il faudra en revanche davantage de temps avec les Etats-Unis, qui ont demandé en début d’année de reprendre des discussions exploratoires avec la Suisse.

Programme de recherche

Côté recherche, les Suisses ont été réintégrés au programme européen Horizon 2020 pour lequel Johann Schneider-Ammann n’avait pas ménagé ses forces. Mais des menaces pèsent sur le prochain programme. Le Conseil fédéral a donné des moyens renforcés pour une offensive numérique. Les institutions de formation et de recherche devront investir l’argent à bon escient.

La situation de l’économie suisse s’est quant à elle constamment améliorée et on ne parle plus trop du franc fort, même si le contexte reste fragile. Reste à savoir si, comme le libéral-radical, son successeur sera réticent à toute intervention de l’Etat sur le marché.

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