A Bogota, des paysans occupent toujours le siège du CICR
Le Comité international de la Croix-Rouge est victime de la médiatisation que les déplacés de la violence cherchent à donner à leur cause. Mais l'organisation humanitaire suisse est aussi victime du silence qu'elle observe face à leur problème.
Le Comité international de la Croix-Rouge est victime de la médiatisation que les déplacés de la violence cherchent à donner à leur cause. Mais l’organisation humanitaire suisse est aussi victime du silence qu’elle observe face à leur problème.
Que veulent les déplacés de la violence qui occupent toujours les locaux du CICR de Bogota? Certains espèrent obtenir des avantages individuels. Mais il est clair aussi que la plupart d’entre eux essaient de faire connaitre la gravité de leur situation à un pays qui jusqu’à présent a préféré les ignorer.
En négociant avec le gouvernement des aides aux logements, à l’emploi, la santé et l’éducation, les occupants du CICR sonnent l’alarme sur le sort des 2 millions d’autres déplacés à travers le pays: car en Colombie, le déplacement massif des populations rurales est une stratégie qu’utilisent tous les acteurs du conflit sans exception: les terres abandonnées sont toujours utiles, soit pour la guerre, soit pour certains secteurs économiques.
Le fait est que le malheur des déplacés contribue systématiquement au renforcement d’intérêts privés. Cet aspect économique et politique du conflit ne fait pas partie des priorités du CICR dont l’efficacité dépend de sa neutralité – c’est pourtant sur cette réalité que les déplacés espèrent aussi attirer l’attention.
Michèle Maillard

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