La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935
Les meilleures histoires
Démocratie suisse
Les meilleures histoires
Restez en contact avec la Suisse

Centre pour le contrôle des armées: feu vert du gouvernement

La Suisse mettra à disposition de la communauté internationale un Centre pour le contrôle démocratique des forces armées. Une contribution de plus dans le cadre du Partenariat pour la Paix.

Après le centre pour la politique de sécurité et celui pour le déminage humanitaire, la Genève internationale se verra donc dotée d’un troisième outil de haute compétence, de coordination et de coopération pour la paix. En janvier dernier, Adolf Ogi, le ministre suisse de la défense, avait annoncé que le principe de sa création était acquis. «Produire de la paix, disait-il, Genève le fait très bien». Elle en fera donc encore plus.

Cette nouvelle institution veut répondre à un vrai besoin. Dans de nombreux pays, en particulier dans les pays dits en transition et les pays en développement, les structures de sécurité, et les armées en particulier, ont hérité de longues et mauvaises habitudes du passé. Elles constituent encore assez souvent une sorte d’Etat dans l’Etat. Elles mangent une partie importante des budgets nationaux déjà insuffisants, leur gestion n’est guère transparente, elles échappent au contrôle du pouvoir politique.

Si l’on veut garantir une paix durable, promouvoir une forme de contrôle démocratique des armées apparaît alors comme une tâche prioritaire. De nombreuses initiatives de coopération ont déjà été prises dans ce domaine. Mais, à en croire les experts qui ont planché sur le projet présenté par la Suisse, les efforts entrepris jusqu’à ce jour sont «décousus», reposent sur des analyses insuffisantes et manquent de cohérence.

Berne va donc y mettre les moyens nécessaires. Ce genre d’investissement politique correspond aux grandes options de sa diplomatie et de sa défense. Il va dans le sens de sa participation au Partenariat pour la Paix. Il s’inscrit dans la ligne d’autres engagements en matière de sécurité des personnes et de prévention des conflits, de développement durable et d’action humanitaire. Une douzaine d’Etats ont déjà fait connaître leur intérêt.

Concrètement, ce centre aura trois tâches principales: faire l’inventaire des connaissances et des expériences en matière de démocratisation des structures de sécurité, développer des systèmes standards d’évaluation et les mettre à la disposition des Etats concernés, soutenir ou organiser lui-même des projets concrets de coopération dans le domaine des relations entre la société civile et les pouvoirs militaires.

Les deux centres qui existent déjà à Genève lui serviront en quelque sorte de modèle. C’est une formule originale d’organisation internationale: il s’agit en fait d’une fondation de droit privé suisse dont les membres représentent des Etats. Dès la fin de sa mise en œuvre prévue dans trois ans, le centre pourra compter sur une trentaine de collaborateurs. A ce moment-là, son budget de fonctionnement devrait se monter à une dizaine de millions de francs.

Bernard Weissbrodt




Les plus appréciés

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision